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pagne, &c. ; ensuite reprenez cette pâte de céruse ; rebroyez la masse, en y ajoutant peu à peu de celle du vert-de-gris, jusqu’à ce que le tout soit d’un vert très-clair. Si la couleur verte étoit foncée, elle deviendroit presque noire à la suite du tems.

Lorsque l’on donne la peinture de ces caisses à prix fait, l’ouvrier emploie la craie & non le blanc de céruse, parce que celui-ci est beaucoup plus cher ; c’est toujours par la craie que la couleur se détériore. Pour se servir du mélange que je viens d’indiquer, il faut, 1o. que le bois soit parfaitement sec, avant que l’ouvrier commence à le dégrossir, sans quoi il sera sujet à se jeter, & la couleur tiendra peu. Tout aubier ou bois imparfait sera scrupuleusement séparé ; c’est par lui que commence la pourriture. 2o. Avant de passer la couleur, laisser le bois exposé à la grosse ardeur du soleil, ou approché d’un feu clair, il prend mieux la couleur. 3o. Tenir la composition sur le feu, & l’employer chaude le plus que faire se pourra. 4o. Chaque fois que l’ouvrier trempe son pinceau, il doit remuer toute la matière.

Si chaque partie qui compose la caisse étoit ainsi préparée avant d’être mise en place, excepté les languettes & les feuillures qui doivent être passées à l’huile simple, il est constant que la durée de ces caisses seroit du double de celle des caisses ordinaires.

La couleur dans l’intérieur de la caisse, est bien plus essentielle que sur l’extérieur, puisque la terre qu’elle contient est sans cesse humectée. En effet, une caisse paroît souvent bien saine à l’œil, tandis qu’elle est toute pourrie en dedans. Je le répète, toute lésinerie va contre les intérêts du propriétaire ; & c’est à lui à bien voir, bien examiner, s’il ne veut pas être trompé par l’ouvrier.


CALAMENT. (Voyez Planche 18, page 490). M. Tournefort la place dans la section troisième de la quatrième classe, qui comprend les herbes à fleur d’une seule pièce, dont la lèvre supérieure est retroussée ; & il l’appelle calamintha vulgaris & officinarum germaniæ. M. von Linné la nomme melissa calamintha, & la place dans la didynamie gymnospermie.

Fleur. Chacune est formée d’un tube B, menu à sa base, gonflé dans le milieu, divisé à son extrémité en deux lèvres, dont la supérieure est relevée, arrondie, découpée en deux parties ; l’inférieure est rabattue, découpée en trois parties ; celle du milieu plus large que celles de côté, & est en forme de cœur. En C, le tube de la corolle est représenté fendu par le milieu de la lèvre supérieure. Quatre étamines excèdent la longueur du tube, dont deux plus grandes & deux plus courtes. Le pistil D est logé dans le fond du calice E.

Fruit. À la base du calice sont placés quatre ovaires, qui deviennent, par leur maturité, autant de graines.

Feuilles, arrondies, terminées par une pointe mousse, légérement dentelées, velues.

Racine A, rameuse, fibreuse, roussâtre.