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que les plants forts réussissent mieux. Les plants de deux à trois ans réussissent mieux à la transplantation ; mais elle seroit longue & dispendieuse.

Il y a trois précautions essentielles à prendre dans la transplantation ; la première est d’enlever les plants avec le plus de racines qu’on le pourra. La seconde est de couper le pivot en bec de flûte sur le lieu de la transplantation, & la tête du plant. Cette dernière opération n’est pas adoptée de tous les colons, & ils ont tort. La troisième, après avoir coupé les deux extrémités du plant, on le présentera dans le trou, on y ramènera peu à peu la terre, non celle que l’on en aura tirée, mais celle qui se trouve aux environs sur la superficie du terrain, parce que c’est la meilleure ; & on foulera doucement avec la main dans le trou & contre les racines, à mesure qu’on mettra de la terre, ayant soin de bien étendre les racines, de prendre garde qu’elles ne soient pas ramassées en paquets, ou pressées contre le pivot. On fera bien de mêler avec cette terre du terreau ou de la cendre.

Lorsqu’immédiatement après la transplantation, il survient un soleil ardent qui dure plusieurs jours, on doit, au moins une fois, faire arroser les plantes.

Les soins qu’exigent les cafés une fois plantés, jusqu’au tems de la récolte, consistent principalement à entretenir le terrain bien net, sur-tout au pied des cafés. Ils deviennent jaunes & languissans dès qu’ils sont gagnés par les herbes. On est assez généralement dans l’usage de brûler toutes les mauvaises herbes, après qu’on les a arrachées, parce qu’on s’est apperçu qu’elles poussoient presque toutes sur le terrain où on les avoit dispersées quand il survenoit de la pluie. Il est plus avantageux d’en tirer parti en les étendant aux pieds des cafés pour engraisser la terre ; par ce moyen, il n’en croîtra point de nouvelles pendant long-tems sous celles qui sont entassées ; mais il faut qu’elles forment un lit assez épais : d’ailleurs on aura moins à faire dans le second binage, qui, pour lors, n’est plus aussi pressé, ni aussi essentiel qu’étoit le premier. Pourvu que les jeunes cafés ne soient pas étouffés, on doit peu s’inquiéter de tout ce qui croîtra dans les intervalles laissés entr’eux ; & on étendra, au pied des cafés, toutes les productions qu’on cultivera dans la caféterie.

Toutes les fois qu’on nettoiera le terrain, on arrachera les herbes avec la main, plutôt qu’avec la pioche qui couperoit les racines capillaires qui partent du collet de la plante, à moins que les plantes ne soient tenaces & trop enracinées.

La glaise, les dépôts de rivières, sont les meilleurs engrais pour les quartiers secs. Dans ces mêmes quartiers, on doit détruire toutes les branches gourmandes, elles affament les bonnes branches. Dans les terrains humides ces gourmands sont moins à redouter.

Lorsqu’on trouvera sur les arbres du bois mort, ou des branches vertes à demi-rompues, on les taillera dans le vif, & on appliquera sur la plaie de la terre humectée.