secs, la figure d’un parallélogramme étroit, alongé, enfermé dans la forêt de façon qu’il présentât les grands côtés à l’est, & qu’il s’étendît du nord au sud. Il faudroit pratiquer de cent cinquante en cent cinquante toises des allées droites, larges, qui partageroient le parallélogramme en plusieurs autres, & qui traverseroient les deux lisières des bois opposés, & la plantation elle-même. Pour éviter, en partie, les effets des vents du nord & du sud, qui enfileroient toute la plantation, il seroit à propos de planter des arbres, soit alignés, soit en charmilles dans toutes ces allées, qui deviendroient elles-mêmes un objet d’agrément & d’utilité, tels que le manguier, le bois noir, le margozier, le lilas de Chine, le badonier, & sur-tout pour les quartiers pluvieux, le cannellier de Cochinchine, qui donneront de l’abri, dès la cinquième, sixième & septième année. Les allées procurent un libre courant d’air, favorable à la végétation ; les mouvemens de cet air sont modérés dans les tems orageux ; enfin, elles facilitent le transport des fruits dans les tems de la récolte.
Dans les quartiers pluvieux, on feroit mieux de donner plus de largeur au parallélogramme & éloigner les allées davantage entr’elles. Il n’est pas rare d’y voir des cafés pousser avec la plus grande vigueur, & périr subitement comme étouffés par l’abondance de sève ; les saignées faites au sol y deviennent plus ou moins indispensables.
L’opinion générale dans les îles de France & de Bourbon, est que l’on doit placer les plants de café à sept pieds & demi de distance en tout sens ; mais cette distance doit cependant être subordonnée à la nature du sol, & à la force qu’il donne à la végétation.
La transplantation exige à peu près les mêmes précautions dans tous les quartiers ; & elles sont plus nécessaires dans les quartiers secs que dans les autres.
On commencera, s’il est possible, par préparer d’avance les trous destinés à recouvrir les plants. L’influence de l’air rendra meilleure la terre des fonds de ces trous. Dans les quartiers secs, il faut profiter des jours pluvieux pour ouvrir les trous ; & ils doivent y être moins larges que dans les quartiers humides, puisque dans ces derniers les arbres y deviennent plus vigoureux. Dans les terres nouvellement défrichées, les trous doivent y être plus considérables, parce qu’elles se trouvent remplies de grosses & de petites racines d’arbres, qu’il importe d’enlever. Elles servent de pâture aux vers blancs, qui attaquent ensuite celles du café, & sur-tout le pivot, & font périr l’arbre.
On a remarqué que les vers blancs attaquoient de préférence les takamakas & les palmistes. Il faut donc avoir attention de brûler les tiges de ces deux arbres, & même leur tronc. Lorsqu’on fera le défrichement, on arrangera le bûcher sur les troncs des ces arbres & on y mettra le feu.
Le choix des plants est très-important pour la transplantation ; quelques-uns pensent que ceux de cinq à six pouces étoient préférables ; & l’expérience a prouvé