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Les maréchaux se servent contre le farcin de la racine réduite en poudre à la dose d’une once, mêlée avec du son mouillé. Cette dose est trop forte ; il vaudroit mieux faire infuser une petite poignée de feuilles dans une pinte de vin blanc.


CABINET DE VERDURE. Endroit couvert par l’entrelacement de branches d’arbres toujours verts. (Voyez le mot Bosquet)


CABRI. (Voyez Bouc)


CACAO, ou Cacaotier, ou Cacaoyer, ou Cacoyer. Il y a des forêts entières de cacaoyers dans la Guianne, dont le fruit sert de nourriture aux singes de la contrée. On observe qu’il vient sans culture à Cayenne. Lorsque les Espagnols s’établirent au Mexique, ils virent avec surprise que le cacao étoit le principal aliment du peuple & qu’il entretenoit l’embonpoint & la fraîcheur du teint de ceux qui en usoient. Cet arbre croît naturellement dans la zône torride de l’Amérique, sur-tout dans les régions de Nicasagues, de Guatimale, le long de la rivière des Amazones, sur la côte de Caraque, dans l’île de Saint Domingue, &c.

Comme je n’ai jamais cultivé ni vu cet arbre précieux, j’ignore les particularités qui le concernent : je vais emprunter du Nouveau Dictionnaire de Chomel cet article en entier. La description de cet arbre est dûe à M. de Jussieu. C’est le précis de son Mémoire envoyé en 1737, en qualité de médecin du roi à Cayenne, & correspondant de l’académie royale des sciences de Paris. On doit plus se rapporter à ce mémoire qu’à l’ouvrage intitulé, Histoire naturelle du cacaoyer, imprimé à Paris en 1719.

Cet arbre s’enfonce dans la terre par un pivot qui s’étend à une profondeur considérable. À l’origine de ce pivot sont des racines fibreuses & rampantes sur la superficie de la terre. L’écorce du tronc & des branches est plus ou moins brune suivant l’âge des arbres, mince, passablement unie, assez adhérente au bois, qui est léger, blanchâtre, poreux, souple, & dont toutes les fibres sont droites : en quelque saison qu’on le coupe, on le trouve abondant en séve, & lorsqu’il y en a peu, l’arbre est sur son déclin.

Les feuilles naissent une à une, dans l’ordre alterne, sur un même plan. D’abord rousses & fort tendres, elles deviennent plus dures & d’un vert plus ou moins gai à mesure qu’elles vieillissent ; le dessus est cependant toujours plus foncé que le dessous. Elles sont pendantes, entières & sans dentelure, lisses, terminées en pointes aiguës, peu différentes des feuilles du citronier, divisées sur leur longueur en deux parties égales par une forte nervure, d’où sortent de part & d’autre des fibres obliques assez sensibles. Le volume des feuilles varie suivant le degré de vigueur des arbres ; tantôt elles ont plus de vingt pouces de long sur environ six de large à leur partie moyenne ; tantôt elles n’en ont que neuf sur quatre, & d’autres ont des proportions relatives à un de ces deux extrêmes. Le pétiole qui les soutient peut avoir une bonne ligne de diamètre, environ un pouce & demi de longueur, & est renflé