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d’ours. M. Tournefort la place dans la première section de la vingtième classe, qui comprend les arbres à fleur d’une seule pièce, dont le pistil devient un fruit mou, rempli de semences dures, & il l’appelle uva ursi. M. von Linné la nomme arbutus uva ursi, & la classe dans la décandrie monogynie.

Fleur, d’une seule pièce, imitant un grelot ovale, aplatie en-dessous, découpée en cinq parties par ses bords qui sont recourbés en dehors ; elle renferme dix étamines & un pistil ; la fleur est d’un rouge tendre.

Fruit. Baie d’une belle couleur rouge, ronde, pleine de suc, renfermant de petites semences osseuses.

Feuilles, portées par des pétioles, simples, charnues, dures, très-entières, ovales, nerveuses.

Racine, ligneuse.

Port. Petit arbuste presque rampant, les tiges courbées vers la terre, assez nombreuses ; les fleurs naissent presqu’au sommet disposées en grappes ; les feuilles sont opposées, & quelquefois alternes.

Lieu. Les Alpes, les pays montagneux.

Propriétés. La plante est sans odeur, les baies ont un goût stiptique, & sont un puissant diurétique. Il y a quelques années que les papiers publics nationaux, d’après ceux d’Allemagne, se copièrent les uns & les autres, & vantèrent l’efficacité de la busserole contre les graviers, le calcul. Ils renouvelèrent l’attention sur cette plante, dont les auteurs anciens avoient déjà indiqué les propriétés ; & les nouvelles expériences ont prouvé que l’usage des feuilles dissout les petits calculs friables de la vessie, chasse les graviers contenus dans les voies urinaires, les matières visqueuses qui s’accumulent dans la vessie, & qui ne s’échappent qu’avec grands efforts par le canal de l’urètre ; son usage dissipe la strangurie, & l’ischurie par relâchement de la tunique musculaire de la vessie. Cependant les expériences de l’usage réitéré de ces feuilles, n’ont pas toujours été accompagnées d’un succès heureux. Quelquefois elles n’ont produit ni bien ni mal ; quelquefois elles ont augmenté sensiblement le cours des urines, altéré les malades, aggravé les symptômes de la colique néphretique occasionnée par des graviers avec disposition inflammatoire. Il en est de cette plante comme de tant d’autres ; elle est prônée aujourd’hui à l’excès, & demain oubliée. Malgré cela il faut convenir que lorsque l’on commence à sentir les premières dispositions aux sables, aux graviers, aux calculs, on fera prudemment de s’en servir, mais avec modération.

On prescrit les feuilles sèches & pulvérisées, depuis une drachme jusqu’à deux, délayées dans cinq onces d’eau ; & depuis une drachme jusqu’à demi-once en macération au bain-marie dans six onces de véhicule aqueux.


BUTTER. C’est entourer de mottes de terre le pied d’un arbre après l’avoir planté, ou élever tout autour de lui un monceau de terre, afin qu’il ne soit pas agité par les