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augmente toujours en étendant la plaie faite par la brûlure. L’eau des pluies, durant l’été, y séjourne & cave ; il en est ainsi des humidités des hivers suivans, & elles augmentent l’excavation ; enfin, les rayons du soleil brûlant aggravent le mal.

De la brûlure du bout des branches. C’est une maladie à laquelle il peut y avoir du remède, lorsque la brûlure vient du vice du fond de terre. Ôtez la mauvaise, ajoutez-en de la bonne ; voilà le remède. On connoît cette brûlure, quand les bouts sont tous noirs ou charbonnés.

De la brûlure des racines par le bout. On peut regarder les arbres comme perdus. Si la cause est la même que celle dont on vient de parler, le remède est le même.


BRUNELLE, ou Brunette. (Voyez Planche 15, pag. 423). M. Tournefort la place dans la première section de la quatrième classe, qui comprend les herbes à fleur, d’une seule pièce, irrégulière & en gueule, dont la lèvre supérieure est en casque ou en faucille ; & il la nomme brunella major folio non disserto ; M. von Linné l’appelle brunella vulgaris, & la classe dans la didynamie gymnospermie.

Fleur B, labiée, d’une seule pièce. La lèvre supérieure est en casque, mais plane, large & légèrement dentelée ; l’inférieure est divisée en trois parties, dont celle du milieu a, en quelque sorte, la forme d’une cuiller. En C, la fleur est représentée ouverte, & on voit les quatre étamines attachées sur le pétale. Deux étamines sont plus courtes, & deux sont plus grandes. Le calice D, qui laisse voir le pistil après la chûte de la fleur, est un tube aplati, à deux lèvres, ainsi que la fleur, & à cinq dentelures. La fleur est violette, & dans une variété, elle est blanche.

Fruit. Le calice E ouvert, offre le pistil & l’embryon qui lui doit la naissance, composé de quatre graines F, ovoïdes, renfermées dans le calice.

Feuilles, entières, ovales, oblongues, soutenues par des pétioles. Il y a une variété à feuilles profondément découpées.

Racine A, menue, fibreuse, presque horizontale.

Port. Tiges herbacées, quadrangulaires, velues, branchues ; les fleurs sont disposées en épi au sommet des rameaux ; les feuilles sont opposées.

Lieu. Les pâturages, les prés, sur les montagnes ; fleurit en Juin, Juillet & Août ; la plante est vivace.

Propriétés. La plante a une odeur foible, son suc, une saveur styptique & amère. Elle est vulnéraire, astringente & détersive.

Usages. En gargarisme pour déterger des ulcères de la bouche, répercuter l’inflammation légère du gosier, & raffermir les gencives. Extérieurement elle favorise la consolidation des plaies superficielles & récentes. Si on en croit Bauhin, elle est utile contre la morsure des bêtes venimeuses ; ce qui demande confirmation. On prescrit l’herbe pour les décoctions & potions vulnéraires, à la dose de six onces, & le suc de l’herbe, depuis deux onces jusqu’à quatre onces. Pour les animaux, la décoction d’une poi-