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le plus petit vent frais, rafraîchira l’atmosphère, & les vapeurs se condenseront. 2o. Si l’air, se trouvant tranquille, laisse retomber les vapeurs & les exhalaisons qui passent alors librement à travers.

Le brouillard n’est pas comme la rosée, il tombe & mouille indifféremment toute sorte de corps, & pénètre souvent dans l’intérieur des maisons lorsqu’il est humide. Il s’attache alors aux murs & s’écoule par le bas, en laissant sur les parois de longues traces qu’il a formées.

Dans l’été, lorsque l’air se trouve chargé de légers brouillards le matin, communément il fait beau dans la journée, parce qu’à l’arrivée du soleil, le brouillard mince & délié est repoussé vers la terre ; de sorte que ces parties devenues fort menues, & étant séparées les unes des autres, vont flotter çà & là dans la partie inférieure de l’atmosphère, & ne se relèvent plus pour retomber en pluie.

La cause de la nature des brouillards étant bien connue, ce seroit ici le lieu d’examiner leur influence sur l’économie animale & sur la végétale. Comme ils agissent en partie par l’humidité, c’est à ce mot que nous renvoyons, pour n’être pas obligés de nous répéter. (Voyez Humidité) Nous nous contenterons d’observer en général qu’ils fertilisent les terres, ou que du moins nul tems n’est plus favorable aux labours & aux semailles que ces matinées où règne un brouillard épais & stillant, qui baigne & échauffe doucement les sillons. Si les brouillards d’automne hâtent quelquefois la maturité des raisins, ils les font pourrir s’ils sont de trop longue durée. La rouille (Voyez ce mot) est causée par les brouillards qui s’attachent aux blés & aux fruits, lorsque le vent ne les dissipe pas, ou quand ils y sont surpris par un vent brûlant, & par l’ardeur du soleil.

Mais il est une qualité essentielle que l’on a découverte dans les brouillards, & qui doit entrer pour beaucoup dans leur action sur les animaux & les plantes ; c’est leur électricité. M. Ronayne d’abord, & M. Henley ensuite, ont fait tous deux une belle suite d’expériences, qui leur a démontré que les brouillards sont électriques toujours & par eux-mêmes, que leur électricité est en rapport avec leur épaisseur, & qu’elle n’est jamais si forte que lorsqu’un tems sec & glacial les accompagne. (voyez Électricité) M. M.


BROUILLÉ. Terme de fleuriste, pour désigner une fleur, par exemple, la tulipe, l’œillet, dont les panaches ne sont pas nets & bien prononcés.


BROUINE. Nom qu’on donne en quelques endroits de la Normandie à la carie des blés ; dans quelques autres endroits, on l’appelle bruine.


BROUIR, BROUISSURE. Dommage que des impressions froides causent aux fleurs & aux premiers bourgeons des arbres.


BROUSSIN. Terme de forestier, qui signifie l’amas des branches chiffonnes qui poussent tout près les unes des autres.


BROUTÉ, se dit d’un bois, d’un tailli dont les jeunes pousses ont été en tout ou en partie dévorées