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pante : tous les arbres partent du centre comme autant de rayons ; chaque rayon forme un canal direct à la séve : il n’est donc pas étonnant qu’elle s’emporte, qu’elle produise des gourmands, beaucoup de branches à bois, & peu de branches à fruit : enfin par une forte végétation, l’arbre est bientôt épuisé, & un pêcher vit à peine dix ans.

Outre les branches dont on vient de parler, il faut encore en distinguer quelques autres, telles sont les brindilles, ou brindelles, & les lambourdes & les branches de réserve.

Les brindilles sont des branches à fruit fort petites & longues, ayant des feuilles ramassées toutes ensemble, n’excédant jamais deux ou trois pouces de long, souvent placées sur le devant en forme de dard, au milieu desquelles il existe toujours un bouton à fruit, ou plusieurs. Les fruits qui naissent de ces brindilles sont presqu’assurés, ils sont communément les plus gros & les plus exquis.

Les lambourdes sont de petites branches, menues, longues de cinq à six pouces sur le pêcher, plus longues ordinairement sur les autres arbres ; elles naissent communément vers le bas à travers l’écorce du vieux bois, & même des yeux des branches de l’année précédente. Leurs yeux sont drus, de couleur noirâtre, plus gros & plus rebondis que ceux des fortes branches. La couleur de leur peau est d’un beau vert de mer clair, luisant. Leur extrémité supérieure est couronnée par une espèce de bouquet ou greffe de boutons noirâtres, avec un seul bouton à bois. Les lambourdes des arbres à pepins sont lisses, unies, & les autres branches fructueuses de ces mêmes arbres ont des rides ou des anneaux, mais les boutons à fruit qu’elles produisent en sont abondamment pourvus.

Les branches de réserve. On nomme ainsi toute branche qui est entre deux branches à fruit, & que l’on laisse fort courte pour l’année suivante, afin qu’elles fournissent à la place de celles qui ont porté fruit. Sans cette précaution, les arbres se dénuent, soit du bas, soit par place.

La manière de conserver ou de soustraire les différentes branches dont on vient de donner l’émunération, & d’expliquer la nomenclature, sera détaillée au mot propre de chaque branche, & lorsqu’on expliquera la taille du pêcher, qui servira d’exemple pour les autres arbres. La gravure représentera alors tout ce qui est relatif à un arbre fruitier & à sa taille. La gravure qui accompagne le mot branche seroit donc inutile si je ne voulois pas mettre sous les yeux du lecteur la forme que l’on donne aux arbres de Montreuil, afin qu’il comprenne mieux ce qui est dit dans le cours de cet Ouvrage, & qu’il ne soit pas obligé d’attendre jusqu’au tems de l’impression du mot Pêcher.


Branche-ursine, ou Brancursine. (Voyez Acanthe)


BRANDEVIN. (Voy. Eau-de-vie)


BRAS. Toutes les plantes cucurbitacées, telles que les courges, les melons, les concombres, &c. poussent de longues tiges rampantes, & qui sortent des aisselles des feuilles ; ces pousses s’alongent considérable-