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relative, elles n’en ont pas moins pour leur forme particulière. Au premier coup-d’œil, on croiroit que toutes les branches comme les tiges sont cylindriques, & que leur coupe transversale doit être circulaire : cela peut être par rapport à leur base, où l’accroissement total & complet est achevé ; mais vers l’extrémité des tiges, dans les jeunes pousses où la branche est encore telle qu’elle est sortie des mains de la nature, on remarque des cannelures qui produisent des coupes polygonnes ; ces cannelures déterminent les angles de chaque figure. Cette observation n’a pas échappé à MM. Duhamel & Bonnet ; ils ont distingué des sommités de jeunes branches à trois, à quatre, à cinq, à six, à huit côtés. L’aune, l’oranger, quelques espèces de peupliers donnent une coupe triangulaire ; celle du buis, de la féve, du phlomis bouillon sauvage, du fusain, est un carré ; celle de l’arroche, du jasmin jaune des Indes, du pêcher, de la ronce, est un pentagone ; celle de la clématite, de l’érable, du jasmin commun, est un hexagone ; celle du chanvre est un octogone ; enfin on rencontre des sommités parfaitement circulaires, comme celles de la julienne blanche, de l’amandier, du prunier, de l’osier, &c. À mesure que les extrémités grossissent, elles prennent de la rondeur, & les cannelures s’effacent. Il est cependant des espèces qui retiennent ces cannelures, tels que le fusain & la ronce.

M. Duhamel a voulu chercher quelle étoit la proportion qui pouvoit se rencontrer entre l’épaisseur du tronc des arbres & celle des branches qui en partent ; & il a trouvé, 1o. sur un mûrier dont le tronc se partageoit en deux branches, que l’épaisseur ou l’aire du tronc étoit à la somme de celle des deux branches, comme 5 à 6 ; 2o. sur un cerisier dont le tronc portoit trois branches, que le rapport de l’épaisseur du tronc étoit moindre que la somme des épaisseurs des trois branches, de presqu’un quart ; 3o. sur un coignassier qui portoit six branches, que le rapport de l’épaisseur du tronc étoit aux épaisseurs des branches, à peu près comme 4 est à 5. Ainsi en général, la somme des branches qui partent d’un tronc, excède celle du tronc qui les porte, à peu près dans le rapport de 5 à 4.

Poussant plus loin ses recherches, ce savant a voulu examiner le rapport des branches du second ordre, avec celles du premier ordre, & avec le tronc ; (les branches du premier ordre sont celles qui partent immédiatement du tronc ; les branches du second ordre naissent des premières) & il a trouvé, 1o. sur un mûrier qui portoit deux branches du premier ordre, & cinq du second, que le rapport de ces cinq branches avec le tronc étoit comme 100 à 119, & que le rapport de ces cinq mêmes branches du second ordre avec les deux du premier ordre, étoit comme 100 à 101 ; 2o. sur un arbre dont la tige assez basse se divisoit en six branches du premier ordre qui elles-mêmes en portoient treize du second, que le rapport du tronc avec les six branches du premier ordre étoit comme 50 à 59 ; que le rapport du tronc avec les treize branches du second