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de piquer la bouche & le palais de l’animal.

17o. Si on est dans la louable coutume de donner du sel, c’est à lui à régler la quantité, suivant la nature de l’animal, & surtout suivant la saison. Dans les tems humides & pluvieux, lorsque l’herbe des pâturages est trop imbibée d’eau, le sel diminue ou détruit sa qualité trop relâchante. Au contraire, dans les chaleurs, il faut en user avec modération.

18o. Un bouvier doit savoir saigner, donner un lavement ; cependant méfiez-vous de ces hommes qui ont cinq ou six recettes de médicamens, & qu’ils donnent le plus souvent sans connoissance de cause. Une légère indisposition devient souvent une maladie grave par le remède donné ou à contre-tems ou à contre-sens.

19o. Il seroit fort à desirer que le bouvier eût une connoissance exacte des symptômes des maladies, de leur marche, de leur terminaison, &c. Mais où ces domestiques auroient-ils acquis ces lumières ? Un pareil bouvier seroit un trésor pour une grande métairie.


BRACTÉES, ou Feuilles florales. Nom que l’on donne à de petites feuilles situées dans le voisinage des fleurs. Quelquefois elles ne paroissent qu’avec elles. On les distingue des autres feuilles par leur forme & leur couleur. Certaines sont tachées ou nuancées d’une autre couleur que la couleur verte, commune aux feuilles de presque toutes les plantes, comme dans la sauge & dans le mélampire des champs, dont les bractées sont purpurines. Elles restent adhérentes plus ou moins long-tems, mais très-peu survivent à la chûte des fleurs & des fruits. Quelquefois elles forment au-dessus des fleurs une touffe de feuilles en manière de couronne ou de chevelure, comme dans la fritillaire impériale, la lavande-stécade, &c ; quelquefois aussi elles se trouvent placées entre les fleurs, avec lesquelles elles forment, par leur rapprochement, une espèce d’épi serré ; on dit alors qu’elles sont embriquées, comme dans la brunelle & l’origan. M. M.


BRANCHAGE. Nom collectif, qui désigne toutes les branches d’un arbre.


BRANCHE. La tige ou le tronc, en s’élevant, jette de côté & d’autre différentes productions que l’on nomme branches ou rameaux, qui se divisent & se subdivisent à leur tour. Toutes les parties qui concourent à former le tronc, se retrouvent dans la branche. Ainsi on y remarque au centre un filet de moelle proportionné à la grosseur & à l’âge de la branche ; le bois proprement dit, composé de fibres & de vaisseaux ; une espèce d’aubier, sur-tout dans les grosses branches ; des couches corticales ; enfin un épiderme. Comme le tronc, la branche a ses yeux, ses boutons, ses bourgeons, ses feuilles ; & de plus que le tronc proprement dit, les fleurs & les fruits ; car les branches paroissent directement destinées à les produire. (Quelques arbres font exception à cette loi