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graine, mais simplement la plumule.

Section III.

Des boutons à fleur.

La seconde espèce de boutons que l’on remarque sur les branches est celle des boutons à fleur, ou qui renferment tous les organes de la reproduction, c’est-à-dire les pistils & les étamines. Dans les arbres qui ne sont pas hermaphrodites, on remarque & des boutons qui ne contiennent que les étamines, & des boutons qui ne produisent que des pistils. Les uns & les autres sont garnis extérieurement d’écailles creusées en cueilleron, plus ou moins rondes, plus ou moins dures & épaisses, comme les boutons à bois ; mais le lieu de leur insertion n’est pas le même que celui de ces derniers. Dans quantité d’espèces d’arbres, les boutons qui fournissent les fleurs & les fruits sont situés à l’extrémité des petites branches particulières qui ne s’étendent jamais beaucoup, qui sont fort garnies de feuilles, & qui contiennent plus de tissu cellulaire que les branches à bois (Fig. 27) ; aux pêchers & à quantité d’arbres de la même famille, les boutons à fleur sont posés sur les mêmes branches que ceux à bois ; de sorte qu’on voit quelquefois un bouton à fleur à côté d’un bouton à bois, souvent aussi deux boutons à fleur sont aux deux côtés d’un bouton à bois, ou bien on voit un bouton à fleur entre deux boutons à bois ; de sorte que les boutons à fleur qui ne sont point accompagnés de boutons à bois, tombent ordinairement sans produire de fruit. Ils ont besoin d’une abondante nourriture, ou d’une élaboration plus parfaite des sucs nourrissans ; & selon toutes les apparences, dans les arbres de cette espèce ce double emploi appartient peut-être immédiatement au bouton à bois, par rapport au bouton à fruit.

Les boutons à fleur sont ordinairement trois ans à se former, suivant la remarque de l’abbé Schabol ; ils portent la première année trois feuilles, une de grandeur naturelle, une moyenne & une plus petite ; la seconde ils paroissent avec quatre ou cinq feuilles, dont deux ou trois de grandeur ordinaire, une moyenne & une petite ; la troisième année, ayant grossi considérablement, ils présentent un grouppe de feuilles placées à différens étages ; il y en a sept, huit ou neuf, dont les deux tiers sont de grandeur naturelle, & les autres moyennes ou petites. C’est alors que le bouton commence à se développer.

À la base du bouton, on remarque toujours de petits plis & replis, & des espèces de rides qui se multiplient à mesure que la branche fructueuse s’alonge : leur destination est sans doute de filtrer, travailler & élaborer la séve, comme les bourrelets des greffes & des boutures. Ils offrent encore les traces des feuilles qu’ils ont portées.

Par rapport aux boutons à fleur, nous ferons comme pour les boutons à bois, & nous en prendrons l’anatomie dans l’ouvrage de M. Duhamel. En effet, dans quelle meilleure source pourrions-nous puiser ? Il a donné celles du mézéréon, du pêcher & du poirier ; comme cette