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profonds. Cette opération n’est pas nécessaire chaque année pour les pays de plaine ; mais elle est essentielle sur les terrains en pente, sur les coteaux, parce que l’eau des pluies fortes & d’orage entraîne toujours avec elle la partie la plus tenue, la terre soluble, (Voyez ce mot, ainsi que celui Amendement) la seule terre végétale, & ne laisse que les grains de sable & de pierre. Si la couche inférieure est un composé de cailloutages réunis par une terre de couleur vineuse ou rougeâtre foncé, il est plus prudent de ne pas mêler cette couche avec la supérieure, à moins qu’aussi-tôt que le blé est coupé, on ne la ramène sur la surface, ce qui lui donnera le tems de se cuire. Il en est ainsi des terres dont le fond est de craie ou de plâtre ; elles exigent plus de tems que les autres, attendu que le grain qui la compose y est très-serré, très-rapproché, & enfin l’action des météores sur lui est plus lente. D’ailleurs comme ces terres sont peu productives, on ne perdra pas beaucoup à les laisser pendant trois années consécutives sans les semer. Il y croîtra quelques mauvaises herbes, & en les détruisant de tems à autre, en labourant le terrain, on les enterrera, & elles formeront sa première terre soluble ou végétale.


BOUTE. Peau de bœuf ou de chèvre, préparée pour transporter des liqueurs à dos de mulet dans les pays montagneux. C’est la même chose que l’outre. On appelle encore ainsi les grandes futailles dans lesquelles on met l’eau douce pour les besoins de l’équipage d’un navire.


BOUTEILLE. Vaisseau à large ventre, à col étroit, fait de verre ou de grès, ou de bois, ou de cuir, propre à contenir de l’eau, du vin, des liqueurs, &c. Nous ne parlerons ici que de la bouteille destinée pour le vin.

Sa forme varie suivant les pays. En Angleterre, le col est court, écrasé, le corps presque aussi large dans toutes ses parties. En France, la forme est arbitraire, & la contenance varie, ce qui favorise la friponnerie. Il y en a dont le col est fort alongé, le corps petit & le cul très-enfoncé. Toutes ces bouteilles se rapprochent plus ou moins de la forme d’une poire. Il seroit à desirer que le réglement fait pour la province de Champagne fût exécuté par tout le royaume ; on seroit par-là assuré de la quantité du vin qu’on achète. Lorsqu’on demande, par exemple, cent bouteilles de vin, l’acheteur ne voit souvent que la forme du verre, & il est trompé sur le contenu. Par exemple, la bouteille ordinaire à col long, à corps court & à cul enfoncé, ne tient pas trois quarts de la pinte, & cependant, suivant la loi de l’équité, elle devroit contenir la pinte. Ainsi l’acheteur est toujours trompé du plus au moins ; il ne peut l’être en Champagne. Voici ce que la déclaration du roi, du 8 Mars 1735, exige.

1o. La matière vitrifiée servant à la fabrication des bouteilles & carafons destinés à renfermer les vins & autres liqueurs, sera bien