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sité peu à peu dans la fosse, & l’opération sera manquée. Je crois qu’un espace de cinq pieds seroit à peine suffisant. Revenons à la méthode de l’auteur.

» À la fin de Juillet on jettera dans le fond des fosses, qui, ayant une pente naturelle, sont par conséquent profondes de quatre pieds dans toute leur longueur, environ un pied de pierrailles, de décombres de bâtiment, &c. qu’on répandra bien également, & qu’on couvrira aussitôt d’une couche de sable pur, ou à son défaut, de terre sablonneuse & maigre, afin de remplir les intervalles qui se trouveront entre les petites pierres & autres matières employées. »

» Si les fosses n’ont qu’une pente artificielle & proportionnée, comme on l’a prescrit, on ne mettra qu’un demi-pied de pierrailles dans les parties où la fosse n’aura que trois pieds & demi de profondeur ; on en mettra un pied où elle en aura quatre, & deux pieds où elle en aura cinq ; car après cette opération, la fosse, de quelque nature que soit sa pente, ne doit plus avoir que trois pieds de profondeur dans toute sa longueur. »

» À la mi-Août, on posera sur la couche de sable pur ou de terre sablonneuse dont on a parlé, un lit de menu bois, de sarmens de vigne, &c. Quand ce lit est bien formé, on le sème aussi avec du sable pur ou de terre sablonneuse ; il faut que ces divers remplissages ne laissent plus alors aux fosses, qu’environ trente pouces de profondeur. »

» À la fin d’Août, on jettera sur le lit, du menu bois, & environ un pied de fumier de cheval, un peu long & très-sec. On le marchera d’un bout de la fosse à l’autre, à plusieurs reprises, pour le faire baisser à peu près de six pouces, puis on jettera sur cet engrais un pied de la terre prise sur la superficie des ados, laquelle terre aura été bien brisée & bien ameublie tous les quinze jours avec la fourche, ainsi qu’il a été dit plus haut. Après ce procédé, les fosses ne doivent plus avoir qu’un pied de profondeur. »

» Au commencement de Septembre, après avoir ameubli & râtelé le pied de terre qui couvre le fumier, on y jette environ quatre pouces de terreau sec, qu’on unit au râteau, & qu’on couvre ensuite de quatre autres pouces de terre des ados, la plus meuble & la plus sèche. »

» Vers la fin de Septembre on remue & on mêle avec la fourche la terre & le terreau, puis on égalise : enfin l’on marque ses places où l’on doit planter les asperges. »

D’après ce que vient de dire M. Fillassier, jamais il ne me prendra fantaisie d’entreprendre une telle aspergerie.

» Du terrain de bonne qualité ; c’est-à-dire, qui est assez substantiel & assez meuble. Dans un terrain de cette nature, on peut faire l’ouverture des fosses, soit avant, soit après l’hiver, mais cependant pas plus tard que la fin de Février, parce qu’il est nécessaire qu’elles restent un mois ouvertes avant de les combler, pour y planter. »

» On ne creuse les fosses que d’en-