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On doit choisir le lieu le plus sec de la maison pour tenir les bouchons en dépôt avant de s’en servir ; si on les laisse dans un lieu humide, ou dans la cave, ils prennent un goût de moisi, & le communiquent au vin.


BOUCHONNER. C’est frotter avec un tortillon de paille ou de foin, quelques parties du corps de l’animal. L’action de bouchonner est mise au rang des exercices nécessaires à la santé des animaux, parce que la vertu de cette sorte de friction, est de resserrer & de fortifier les parties que l’on y soumet ; de diminuer, si elle dure longtems, la résistance de ces mêmes parties ; de faire révulsion, & de détourner la fluxion des humeurs d’une partie sur une autre. Nous avons vu nombre de coliques dans les chevaux, qu’aucun remède n’avoit pu soulager, cesser à l’action forte & réitérée des bouchons de paille. Dans les sueurs qui arrivent au bœuf & au cheval, à la suite d’un travail pénible, ou d’un exercice violent, il est convenable, avant que de donner à manger à ces animaux, de les bouchonner. Cela est d’autant plus nécessaire que cette pratique non-seulement nettoie le corps de la sueur qui le mouille, mais encore fait sortir & exprime des pores de la peau, des restes de sueur, & donne du ressort aux parties. Il en doit être de même des chevaux qui viennent de l’eau, & que l’on a mis à la nage ; on les essuie d’abord, après quoi on les bouchonne. Le bouchonnement ouvre les pores resserrés par la vertu restreintive de l’eau, augmente la chaleur de la peau, y rétablit l’évaporation nécessaire, & prévient par conséquent une infinité de maladies graves & dangereuses. M. T.


BOUCLEMENT. C’est une opération par laquelle on empêche qu’une jument ne soit saillie dans des écuries, ou des étables remplies de chevaux ou de mulets.

Il y a deux manières de faire cette opération.

La première consiste à percer amplement d’outre en outre les lèvres de la nature de la jument, avec du fil de laiton ou de cuivre, qu’on recourbe ensuite en anneau. Sous ce premier fil, on en met un second, sous celui-ci un troisième & un quatrième, & l’on entrelace ces anneaux les uns dans les autres.

La seconde manière de boucler, est de prendre deux cylindres de cuivre percés horizontalement en quatre endroits différens. À l’un de ces deux tuyaux, est arrêté un grand fil de laiton, que l’on passe à travers des lèvres de la vulve, & dans les trous de l’autre cylindre ; on recourbe ensuite ce fil, en le faisant passer dans le trou qui doit être au-dessous du premier, en reperçant ensuite la vulve, & en continuant ainsi, jusqu’à ce que le fil, à force de passer & de repasser, forme une espèce de grille au-devant de la vulve de la jument.

Cette opération n’est guère en usage, & est souvent dangereuse, par rapport à l’inflammation qu’elle suscite dans ces parties. M. T.


BOUE, GADOUE. Immondice, fange, ordure qui s’amasse sur les chemins, dans les rues & les places publiques. J’ignore s’il existe un meilleur engrais, soit pour les jardins, soit pour placer au pied des