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des côtes, les efforts des reins, les ulcères à la vulve, &c.

Les maladies des extrémités sont, les tumeurs au genou, au jarret, l’entorse, les fractures, les morsures des bêtes venimeuses, la bleime, &c.

La Planche 13 ci-jointe indique les parties affectées ; & quant aux lignes & traitement des maladies, consultez le mot propre.

XI. Des propriétés du Bouc & de la Chèvre.

En médecine on emploie le suif & la moëlle. L’un & l’autre sont émolliens & anodins. On a beaucoup vanté l’usage du sang de bouc contre la pierre & autres maladies des reins. On le nourrissoit à cet effet avec des feuilles de laurier, de fenouil ; en un mot, avec des plantes qu’on regarde comme apéritives ; enfin, on l’abreuvoit avec du vin blanc. Ce remède doit être mis, avec les autres semblables, au rang des préparations inutiles. La chair de chèvre est indigeste.

Le suif est le meilleur que l’on connoisse pour faire des chandelles.

On sale le bouc & la chèvre de la même manière que le bœuf ; le premier cependant conserve une odeur & un goût désagréables. Il vaudroit mieux ne pas le mêler avec le reste, qu’il infecte.

Après la mort de l’animal, sa peau est très-utile pour les arts, & entre dans le commerce des cuirs. Les marroquiniers, chamoiseurs & mégissiers, la préparent de différentes manières. Les peaux de chèvres de Corse égalent en beauté celles du Levant, pour être préparées en marroquin.

§. XII. De la Chèvre d’Angora.

Elle ne diffère de celle d’Europe que par sa grosseur, la finesse de son poil, d’un blanc éblouissant & très-long, & par ses cornes recourbées en arrière & passant sous les oreilles. Le bouc les a plus longues, & elles sont pliées en spirale. La chair & le lait de ces animaux, sont meilleurs que ceux des chèvres d’Europe.

Il est étonnant qu’on n’ait pas cherché à les naturaliser en France, sur-tout après l’exemple que M. Alstrœmer en donna en 1742 en Suède, où ils n’ont souffert aucune détérioration, & se perpétuent de jour en jour. On est obligé de tirer de Syrie, de Perse, du Levant, le beau poil de chèvre que l’on emploie dans nos manufactures, & rien ne seroit plus facile que de ne pas recourir à l’étranger. M. T.


BOUCAUT. Moyen tonneau, ou vaisseau de bois, qui sert à renfermer diverses sortes de marchandises. On se sert également du boucaut pour le vin & autres liqueurs. Quelquefois ce mot est pris pour la chose contenue, & on dit, un boucaut de vin, de girofle, de morue.


BOUCHE. La bouche est cette ouverture située à la partie inférieure de la tête du cheval, que forment les lévres, d’une commissure à l’autre. Elle ne doit être ni trop, ni trop peu fendue. Dans le premier cas, le mors en force les coins, & les extrémités de l’embouchure s’y trouvant pour ainsi dire noyées, les font froncer & rider ; c’est ce que nous appelons, boire