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t-elle pas accompagné son étude ! La peine a toujours été cachée sous le voile d’une nouvelle jouissance, & la solidité dans ses présens l’emporte encore infiniment sur tout. Ne ferons-nous donc rien pour elle ? Verrons-nous échapper de nos mains ces dons si variés ? Elle a voulu multiplier le théatre de sa bienfaisance ; il n’est aucun coin de la terre, où le botaniste ne trouve un sujet d’étude. Mais hélas ! tout passe, tout se flétrit, tout se décompose ! Cette plante que nous admirons, & qui séduit tous nos sens, dans un instant ne sera plus. Aurai-je eu seul le plaisir de la contempler : non, il faut la décrire ; mais la description que j’en ferai parlera à l’esprit, & ne dira presque rien aux yeux ? Si j’essayois d’en conserver la forme & les nuances par la peinture & la gravure ? mais la peinture & la gravure exigent de très-grandes connoissances pour être fidèles, & par conséquent utiles. Si je tentois de la transporter telle qu’elle est, avec ses feuilles & ses fleurs, on la reconnoîtroit facilement, on distingueroit ses caractères, elle vivroit toujours ; & la mort, pour ainsi dire, n’auroit plus aucun empire sur elle ? Mais les fluides dont elle est composée, & qui circulent sans cesse dans toutes les parties, tendent continuellement à la fermentation & à l’altération. Il faut donc les extraire & enlever ce principe toujours agissant de mort & de ravages. La dessiccation en est le moyen le plus simple ; & un herbier bien fait & bien en ordre, devient un jardin de botanique qu’à chaque instant on peut consulter, & dans lequel la nature se reproduit, sinon avec sa même beauté, du moins avec toutes ses parties essentielles. (Voyez le mot Herbier, où l’on traitera au long de sa formation, de sa récolte & de la dessiccation des plantes.) M. M.


BOTTE. Nom que l’on donne aux grandes barriques d’huile : elles sont ordinairement de onze à douze cens livres.


BOUC & CHÈVRE. Le bouc est le mâle de la chèvre. Il en diffère par son odeur désagréable, par les parties de la génération & par ses cornes. Ces deux animaux ont une touffe de barbe sous le menton, & quelquefois deux grosses verrues ou glands qui pendent sous le col ; leur queue est très-courte, & la chèvre est surtout remarquable par la longueur de ses deux mamelles qui lui pendent sous le ventre.

§. I. Des poils du Bouc & de la Chèvre, de leurs proportions, de la différence de la structure & du tempérament de ces deux animaux, d’avec celui du bélier & de la brebis.

I. La couleur la plus ordinaire du poil du bouc & de la chèvre, est le blanc & le noir. Nous en voyons des blancs & des noirs en entier ; d’autres sont en partie blancs & en partie noirs ; on en trouve aussi beaucoup qui ont du brun & du fauve. Le poil n’est pas également long sur les différentes parties du corps ; il est plus ferme par-tout, que le poil du cheval, mais moins dur que son crin. La couleur du poil n’influe en rien sur la qualité de l’animal.

II. Proportions du Bouc. En tirant