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des arbres & des arbrisseaux, est d’un grand secours. Elle nous fait connoître les arbres qui se plaisent en plaine, ceux qui aiment à couvrir de leurs ombrages les collines ou les vallées, ceux qui ne craignent pas d’affronter les frimats dans les régions élevées ; elle nous apprend quelle est à peu près la durée de l’arbre que nous voulons multiplier, dans quel tems il est dans sa perfection, & propre aux usages auxquels on le destine ; elle nous montrera dans quelle saison & comment il faut semer ou planter avec le plus d’avantages : jointe à l’économie rurale, elle nous donnera sur tous ces points le détail des pratiques les plus simples & les plus sûres.

III. Des prairies. Si la botanique paroît en grand & avec toute la majesté dans les forêts ; si les objets qu’elle nous présente, nous étonnent par leur élévation, leur diamètre, l’étendue de leurs branches, la richesse de leurs feuillages, & nous forcent de les admirer, combien n’est-elle pas intéressante dans les prairies, où mille fleurs séduisent nos regards par des nuances multipliées à l’infini ? Qui me nommera cette multitude de végétaux dont les tiges pressées ne présentent qu’un tapis de verdure ? qui m’apprendra à connoître & me décrira les plantes qui, contenant une quantité considérable de parties savoureuses & nutritives, doivent seules entrer dans les fourrages ? qui m’assignera le caractère des plantes qu’il importe de détruire, soit parce qu’étant parasites, elles dévorent la substance des autres, soit parce qu’étant nuisibles, dangereuses & quelquefois un vrai poison, elles porteroient les maladies ou la mort dans les troupeaux ? qui m’enseignera les plantes les plus propres à établir des prairies artificielles ? La botanique résoudra toutes ces questions, satisfaira à tout, & ne nous trompera jamais. Ses connoissances sont fondées sur des faits, ses principes sont démontrés par l’expérience ; point de calcul, peu de raisonnement, jamais de secrets, toujours la nature, & voilà cette science qui doit nous guider sans cesse.

IV. De la culture des grains. Les forêts & les prairies une fois établies, travaillent à nous enrichir d’année en année, sans exiger de nous de nouveaux soins ; nous en sommes quittes pour une première avance, assurés que pendant un long espace de tems la nature nous rendra avec intérêt ce que nous aurons d’abord dépensé. Mais il est une autre culture qui exige des travaux annuels ; c’est celle des grains & des vignes.

On peut diviser les grains en trois espèces ; grains farineux, semences huileuses & plantes charnues.

1o. Grains farineux. La classe des grains farineux est très-étendue ; elle renferme non-seulement le froment, le seigle, l’orge, l’avoine, le sarrasin, le maïs, le riz, mais encore les pois, les haricots, les féves, le millet, le panis, &c. &c. 2o. Les semences huileuses principales sont le lin, le chanvre, le colsat, la navette, le pavot & la cameline. 3o. Les plantes charnues les plus cultivées sont les raves, les turneps, les pommes de terre,