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la pente du crible, en tournant une traverse cylindrique I, (Fig. 4) qui porte à un de ses bouts une petite roue dentée L, (Fig. 2) qui est retenue par un linguet M. En tournant cette traverse, on accourcit ou on alonge une ficelle N, (Fig. 4) qui élève ou abaisse le bout antérieur du crible.

Malgré cette pente du crible, le froment ne couleroit pas, si l’on négligeoit d’imprimer au crible un mouvement de trémoussement. Voici par quelle mécanique on produit cet effet.

Au bout O de l’essieu (Fig. 3) opposé à celui où est la manivelle P, (Fig. 2) il y a une roue Q, (Fig. 3, 8 & 9) qui a des coches sur la face verticale tournée du côté de la caisse : un morceau de bois, ou un long levier un peu coudé en R, répond à ces coches par un bout S. Ce levier touche & est attaché à la caisse par le sommet R de l’angle fort obtus que forment ses deux branches : à l’extrémité T du levier, opposée à la roue cochée, est attachée une ficelle qui, traversant la caisse, va répondre au crible. De l’autre côté de la caisse est un autre morceau de bois V, (Fig. 2) qui fait ressort, & répond, comme le levier dont on vient de parler, au crible, par une ficelle qui traverse la caisse. Il est clair que lorsqu’on fait tourner l’essieu, les coches de la petite roue Q donnent un mouvement d’oscillation au bout du levier R qui lui répond ; ce mouvement se communique à son autre bout T, & de-là au crible, au moyen de la ficelle T, ce qui lui donne le trémoussement qu’on desire.

Ce mouvement détermine le grain à couler peu à peu sur le crible qui est un peu incliné & ce qui n’a pu passer au travers des mailles, tombe par l’extrémité, en forme de nappe, sur un plan incliné X, (Fig. 4) qui le jette dehors & vis-à-vis la partie antérieure du crible. Ce qui a passé par le crible supérieur, tombe en forme de pluie sur un plan incliné d’environ quarante-cinq degrés, où le froment, en roulant, trouve une grille ou treillis de fil d’archal M, (Fig. 4 & 6) semblable au premier E, (Fig. 5) mais dont les mailles sont un peu plus étroites, pour que le petit grain tombe sur la caisse en N, (Fig. 3) pendant que le gros se répand derrière le crible en T.

On apperçoit sur un des côtés de la caisse, une manivelle P, (Fig. 2) qui fait tourner une roue dentée F, laquelle engrène dans une lanterne G, fixée sur l’essieu qui fait tourner la petite roue cochée Q, dont on a parlé.

Ce grand essieu qui, au moyen de la lanterne, tourne fort vite, porte huit ailes, (Fig. 2, 3 & 4) HHH, formées de planches minces, qui, imprimant à l’air qu’elles frappent, une force centrifuge, produisent un vent considérable, qui chasse bien loin vers F toute la poussière, la paille & les corps légers qui se trouvent dans le grain, soit que les corps étrangers aient passé par le crible, ou qu’ils se trouvent dans les mottes & les immondices qui tombent en nappe devant le crible.

Pour se former une idée juste de cet instrument, il faut se représenter un homme appliqué à la