branches de cette racine avec autant de précision que si elles eussent été les branches & les plus petits rameaux d’un grand arbre. Les globules en nombre infini, & de grosseur différente, paroissoient attachés à l’extrémité de chaque filet de la racine : le tout nageoit dans un fluide de la plus parfaite transparence ; les globules n’étoient pas tous de la même grosseur ; il y en avoit de tout calibre. De cet examen il passa à celui du chalumeau.
Immédiatement au-dessous du premier nœud EE, (Fig. 8) se trouve placée la première feuille A, dont il emporta avec un canif plus des trois quarts, ne réservant que la partie inférieure, adhérente à la tige en forme d’anneau. À côté de ce premier chalumeau, il en trouva un second B ; & après avoir retranché plus des trois quarts de la seconde feuille, il découvrit en C un troisième chalumeau. Ils commençoient tous par une espèce de nœud plus connu sous le nom de collet ou de liaison EE, & cette partie tient immédiatement à la racine HH. Le premier vrai nœud ne commence guère qu’à un pouce & même plus de la racine.
Après avoir successivement coupé toutes les feuilles au nombre de quatre, tout près du lieu où elles commencent à prendre naissance, comme on peut le voir par la Figure 8, FFF, il parvint à la cinquième G, qu’il ouvrit sans la couper, & au milieu de laquelle il découvrit l’épi I d’une petitesse extrême ; il la plaça au foyer du microscope double, armé seulement de la lentille n°. 4, de trois lignes de foyer. Il distingua pour lors, & même sans peine, toutes les parties dans la position précise qu’elles doivent toujours conserver. Les capsules ou balles étoient rangées en échelons le long de l’axe, dans un ordre alterne & symétrique, toutes diaphanes, brillantes comme du cristal : on eût dit un bouquet de diamans, d’un travail riche, & d’un dessin parfait.
Les feuilles du chalumeau retranchées ainsi qu’il a été dit, il ne ressembla pas mal pour lors au corps d’une lunette d’approche, composée de plusieurs tubes qui s’emboîtent les uns dans les autres, & qui, pour l’ordinaire, sont terminés à chaque division par un nœud ou virole.
Le 9 Juin parurent les premiers épis du blé, & le 18 les premières fleurs. M. Poncelet jugea pour lors qu’il étoit tems de recommencer ses observations microscopiques. Il dessina la figure, & le site de toutes les parties du chalumeau. Les lettres AAA (Fig. 11) représentent les nœuds qui le divisent dans toute sa longueur, depuis la racine jusqu’à l’épi. Après le premier nœud, en partant de la racine, commence la première feuille B qui enveloppe le chalumeau comme un fourreau ou gaine, ouverte cependant d’un côté & tout du long, mais repliée sur elle-même ; elle forme une espèce de collier en C, d’un verd pâle, s’élargit insensiblement, s’alonge bien davantage, & se termine enfin en pointe aiguë : suivent quatre autres feuilles BBBB, toutes semblables à la précédente : le fourreau D de la cinquième, renferme l’épi avant son entier développement. Insensiblement le cha-