Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1782, tome 2.djvu/311

Cette page a été validée par deux contributeurs.

entre la substance médullaire & l’écorce.

De l’écorce. L’écorce est aux plantes, ce que la peau est aux animaux, avec cette différence que dans celles-là, non-seulement elle sert à défendre les organes intérieurs, contre les accidens du dehors, mais encore qu’elle réunit les vaisseaux où s’opère la circulation de la séve descendante.

Les vaisseaux de l’écorce sont les mêmes que ceux que l’on observe dans le reste de la plante. Ce que l’on remarque particuliérement dans l’écorce du blé, sont deux tissus ou membranes différentes, l’une nommée écorce extérieure ou cuticule, l’autre écorce intérieure ou substance corticale. De la prolongation de la cuticule, naissent les feuilles ; & de la prolongation des deux tissus conjointement, est formé le son qui sert d’enveloppe aux deux lobes.

Il est incertain si la substance médullaire, dans les gramens, s’étend jusqu’à l’écorce, & par-delà, comme on l’observe dans les arbres & dans les arbrisseaux. Ce qu’il y a de remarquable dans le froment, est que l’écorce se prolonge depuis la racine, jusqu’au-dessus du grain, où chaque fibrille du tissu réticulaire se termine comme un tube de baromètre, (Pl. 10, Fig. 25) bouché hermétiquement dans la partie supérieure, & formant comme une calotte : il est probable que, dans cette partie, les vaisseaux qui ont apporté la séve ascendante, se recourbent pour en faciliter la descente.

De la substance médullaire. C’est un amas de vésicules rondes, communément placé au centre des végétaux : l’on n’y remarque ni fibres, ni utricules, ni trachées, ni vase propre ; elle occupe dans le blé la partie la plus interne du chalumeau, dont elle tapisse les parois, & ne forme un plein que dans les nœuds & les ramifications de l’épi ; de manière cependant, qu’elle prolonge toujours ses branches au travers de la substance ligneuse, & même jusqu’à l’extrémité de l’écorce, qu’elle perce d’outre en outre dans plusieurs végétaux.

M. l’abbé Poncelet soupçonne que la substance médullaire contient la partie la plus élaborée de toute la plante, & qu’elle est à celle-ci, ce que les vaisseaux spermatiques sont aux animaux. Il soupçonne encore que c’est dans son voisinage qu’il faut chercher les vaisseaux où la substance muqueuse est élaborée. On sent bien qu’il ne parle pas ici des globules qui composent la farine ; ils sont faciles à trouver, & ils ne sont pas les instrumens qui servent à l’élaboration de la substance sucrée ; ils n’en sont que le réservoir.

Des feuilles. Puisque la feuille n’est qu’une prolongation de la cuticule extérieure, elle doit être composée des mêmes parties organiques ; savoir, des fibres, des utricules, du vase propre, & particuliérement des trachées. C’est dans le parenchyme des feuilles que sont situés les orifices par où l’air s’insinue dans ces espèces de poumons, pour être ensuite transporté par eux dans toutes les parties de la plante. Outre ces orifices destinés à la respiration & vrai-