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donnent beaucoup plus de lait, & les jeunes bêtes ainsi élevées prospèrent sensiblement plus. Une seule chose qu’il faut observer, c’est de mêler dans le fourrage qu’on donne aux bêtes de labour, un tiers de foin ou de paille, à cause de la qualité laxative de l’herbe fraîche.

On doit conclure de ce qui vient d’être dit, que le propriétaire qui entendra bien ses intérêts, conservera seulement le fourrage sec & nécessaire pour nourrir abondamment son bétail pendant l’hiver & durant les pluies d’été, & que l’autre partie sera mangée en vert.


Section III.

Du soin du Bétail dans les étables.


Le mot bergerie renferme en général, ce qui convient aux étables relativement à la propreté, à la grandeur, à la salubrité de l’air, &c. Ainsi il est inutile d’entrer dans de nouveaux détails.

Je dirai seulement que l’on doit donner quatre pieds à chaque animal de la grosse espèce, & trois pieds & demi à chaque bœuf ou vache d’une espèce plus petite, afin qu’ils puissent s’étendre & se coucher à l’aise.

1o. L’on ne doit pas épargner la paille fraîche pour litière ; l’étable sera nettoyée au moins deux fois chaque semaine ; & dans les grandes chaleurs, tous les deux jours. Moins l’étable est humide, moins l’air est renfermé, & mieux s’en trouve le bétail. Cependant dans l’été, il convient de ménager un courant d’air, mais de diminuer la clarté du jour, afin que les mouches ne tourmentent pas les animaux. Le véritable moyen de les chasser, c’est de fermer exactement toutes les portes & toutes les fenêtres pendant quelques minutes, & d’ouvrir ensuite ou une porte, ou une fenêtre vers l’endroit où le jour sera le plus grand ; elles s’empresseront de sortir. C’est le cas, après cela, d’entr’ouvrir les portes & les fenêtres pour rétablir le courant d’air, & diminuer considérablement la clarté du jour. Tant que l’étable sera beaucoup moins éclairée que les parties voisines, les mouches n’y rentreront pas, & ces maudits insectes sont le fléau du bétail.

Le fréquent changement de litière rendra à la vérité le fumier moins gras ; mais il se réduira plus facilement en terreau par une plus prompte fermentation, & la quantité dédommagera bien du peu qu’il perdra en qualité ; cependant c’est un problême qui reste à résoudre.

2o. L’on mènera boire le bétail le matin de bonne heure, & tard le soir, mais toujours après l’avoir bien fait manger.

3o. L’on donnera à manger aux bêtes le matin, à midi & le soir ; & l’on se souviendra que le matin & le soir, leur ration doit être partagée en quatre ou cinq portions, & qu’on doit laisser passer un quart-d’heure après qu’une portion est mangée, avant de leur en donner une autre. Il n’est guère de tems mieux employé que celui-ci, par rapport à l’entretien du bétail. À midi, l’on ne donnera qu’une demi-ration, que l’on pourra, sans faire de tort à l’animal, ne partager qu’en deux portions.

4o. On ne fauchera jamais l’herbe quand elle est trop jeune, mais