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dans le commencement ; c’est l’affaire d’un jour ou deux, & au troisième il bêchera avec autant de facilité que ceux qui se sont servi de cet instrument depuis leur enfance. Un prix proposé, en sus de la journée de l’ouvrier, pour celui qui bêchera plus de terrain & plus également, qui émiettera mieux la terre avec le plat de la bêche, rendra bientôt industrieux les hommes de bonne volonté. Payez bien, aiguillonnez l’amour-propre, & vous serez assuré du succès.

Il me reste à dire deux mots de la bêche (Fig. 6), ou trident, ou truandine. On objectera, sans doute, que les bêches dont on vient de parler, seront inutiles dans les terrains pierreux, caillouteux, & on aura raison ; mais comme il n’est point d’obstacles que l’amour du gain & la bonne volonté ne puissent surmonter, la truandine est devenue la ressource de l’industrie. On voit, par sa forme, avec quelle facilité elle doit pénétrer & pénètre dans les terrains de cette nature. C’est avec cet instrument que l’on bêche tout le pays caillouteux des environs de Lyon, & c’est par un travail continuel qu’on est parvenu à donner de la valeur à cet ancien lit du Rhône.

Pour les vignes, cet instrument est d’un grand secours ; son labour est profond, & il n’endommage point les racines. C’est un des meilleurs outils pour détruire à fond les mauvaises herbes.

BÉCHIQUES. Tous les médicamens qui calment la toux sont nommés béchiques. Ces remèdes sont onctueux, comme les pâtes d’amandes, les looks, les huiles simples. Ils sont un peu irritans, pour faciliter la sortie des crachats. Quelques grains de kermès mêlés aux looks, ou de simples adoucissans, comme les boissons faites avec la décoction des plantes aqueuses, des graines d’orge, de lin, & autres de cette classe, sont de très-bons béchiques. Tout médicament qui adoucit la toux, & fait sortir les crachats, est un remède béchique & pectoral. Dans les inflammations de la poitrine, la saignée est le premier des béchiques. (Voyez les différentes maladies de la poitrine) M. B.

BELETTE. En latin mustela. Cet animal a six dents incisives à chaque mâchoire ; à chaque pied, cinq doigts garnis d’ongles, séparés des uns des autres, le pouce éloigné des autres doigts. La longueur ordinaire du corps de la belette est à peu près de six pouces, depuis le bout du museau jusqu’à l’origine de la queue. Ce petit quadrupède est fin, rusé, agile, sauvage ; sa forme est allongée, bas de jambes & de couleur rousse, excepté qu’il a la gorge & le ventre blanc. Son museau est pointu, sa queue est courte ; quelquefois tout son poil devient blanc en hiver. Cet animal est très-commun dans nos provinces méridionales, & répand autour de lui une odeur très-forte pendant les chaleurs. Il met bas au printems, & ses portées sont ordinairement de quatre ou cinq.

La belette est fort sauvage, & j’ai essayé vainement de l’apprivoi-