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est représentée dans son premier état, & en F, dans l’état où la met le contact de l’air.

Feuilles, ailées, découpées finement, obtuses, ressemblant à celles de la ciguë, moins grandes, étendues horizontalement & circulairement sur la terre.

Racine A, très-longue, en forme de navet alongé, brune en dehors, blanche en dedans.

Port. Les tiges s’élèvent de huit à douze pouces au plus, & souvent à quatre seulement, selon la nature du terrain ; les péduncules naissent des aisselles des feuilles, & portent au sommet plusieurs fleurs rouges : ces fleurs sont réunies à leur base sur le péduncule, par des stipules membraneuses ; les feuilles des tiges sont opposées.

Lieu. Les terrains sablonneux, incultes ; commence à fleurir dès que le froid cesse, & alors les tiges n’ont que quelques pouces de hauteur.

Propriétés. Toute la plante est d’un goût légérement salé ; elle est vulnéraire, astringente.

Usages. Les feuilles pilées & macérées dans du vin, pendant douze heures, arrêtent les hémorragies ; on les emploie en forme de cataplasmes contre l’esquinancie. L’herbe réduite en poudre, se donne à la dose de demi-drachme ; & aux animaux, à celle de demi-once.

Usage économique. Cette plante est très-multipliée dans les terrains sablonneux : les habitans des bords de la Seine, dans le Vexin sur-tout, arrachent la plante & la racine dans le courant de Novembre, lavent le tout pour en détacher la terre ; & cette herbe ainsi préparée, sert de nourriture aux vaches, qui la mangent avec avidité, sur-tout la racine.

On a vu en F la graine terminée par une espèce de queue ou aiguille. Cette aiguille se recoquille, se tord dans le tems sec, & se détord pendant que l’atmosphère est chargée de vapeurs ; elle forme par conséquent un excellent hydromètre. (Voyez ce mot)

Le bec de grue sanguinaire. M. Tournefort le nomme geranium sanguineum maximo flore ; & M. le chevalier von Linné, geranium sanguineum. Il diffère du premier par sa corolle grande & violette, & sa fleur a dix étamines ; par ses feuilles arrondies, découpées en cinq parties, & chacune de ces cinq parties est divisée en trois ; elles sont velues, vertes en dessus, blanchâtres en dessous ; la racine est épaisse, rouge & fibreuse ; les tiges, de la hauteur d’une coudée, nombreuses, rougeâtres, velues, noueuses ; les péduncules ne portent qu’une seule fleur, & on remarque deux feuilles florales sur le péduncule le plus élevé ; les feuilles du sommet sont portées par de courts pétioles : on s’en sert dans les décoctions & apozêmes vulnéraires ; & extérieurement, pilées, & appliquées sur les plaies. Cette plante est vivace, ainsi que la précédente.

Le bec de grue, pied de pigeon. Il diffère des deux précédens par son calice, dont les découpures sont longues & pointues, & par ses capsules lisses ; par ses feuilles semblables, pour la forme, à celles des mauves ; mais plus arrondies, plus légères, plus blanchâtres, découpées en cinq parties principales,