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jours, & on les bat ensuite pour en avoir la graine. On peut même les laisser sur la tige jusqu’à l’année suivante, si ces tiges ne sont pas balotées par le vent. La graine est bonne pendant deux & même trois ans.

Le basilic que l’on destine aux emplois de la cuisine, veut être cueilli à l’époque de sa pleine fleur, & être mis à l’ombre & suspendu pour dessécher.

IV. De ses propriétés. Son odeur est aromatique ; son goût acre & amer. La plante est céphalique, emménagogue, diaphorétique, stomachique, sternutatoire ; elle est indiquée pour réveiller les forces vitales, dans les maladies de foiblesse, dans le vomissement produit par des matières séreuses ou pituiteuses. La dose des feuilles récentes est depuis deux drachmes jusqu’à une once, en infusion dans six onces d’eau ; celle des feuilles séches, depuis une drachme jusqu’à demi-once en infusion dans la même quantité d’eau. La poudre se prend comme celle du tabac.

Les abeilles aiment beaucoup cette plante, il seroit bon de la multiplier autour du rucher.


BASSE-COUR. À la ville c’est un endroit qu’on cache avec beaucoup de soin & qui est séparé de la cour principale de l’habitation ; elle est destinée pour les écuries, les remises ; c’est l’emplacement pour étriller les chevaux, déposer les fumiers, &c. ; à la campagne au contraire, c’est la partie la plus utile & la plus vivante ; elle facilite le service des écuries, des fenières, des remises, des hangards, des greniers en tous genres, & c’est le dépôt ou la fabrique de tous les engrais.

Pour qu’une basse-cour soit avantageusement située, il faut 1o. que le terrain en soit horizontal, c’est-à-dire, que la charrette en fasse le tour sans monter ni descendre ; 2o. qu’il soit légérement incliné de tous les points de la circonférence vers le centre ; 3o. qu’elle soit, s’il est possible, enrichie d’une fontaine qui formera l’abreuvoir des bestiaux, & servira à les faire baigner. Au défaut de fontaine, un bon puits est absolument indispensable. L’intérêt du propriétaire exige 1o. qu’il puisse voir de son appartement tout ce qui s’y passe ; 2o. qu’elle soit exactement fermée de tous les côtés ; 3o. que dans les bâtimens qui l’environnent, il n’y ait point de portes extérieures ; elles facilitent trop les déprédations : en un mot, il faut que tous les ouvriers & tous les animaux entrent & sortent par la principale porte ; & les portes accessoires ne seront ouvertes que suivant les besoins & rarement.

La basse-cour & les bâtimens qui l’environnent seront proportionnés à l’étendue du domaine, & il vaut mieux en avoir plus que moins ; mais le point essentiel est qu’aucun bâtiment ne soit entiérement séparé ou éloigné des autres ; dans ce cas, il est très-difficile que le maître puisse veiller sur tout, & qu’il puisse garder une règle invariable pour le service. Ce bâtiment éloigné servira d’asyle à la fainéantise, & de cachette pour les vols.

Un point encore essentiel pour la facilité du service & pour la santé des habitans, est que la basse-cour