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La Figure 6 représente une baratte flamande ; c’est une barrique susceptible de contenir depuis soixante jusqu’à deux cents pintes de lait, (la pinte, mesure de Paris, c’est-à-dire, qu’elle contient deux livres d’eau, poids de marc.)

Cette barrique est assujettie sur un chevalet solide, Fig. 10, de manière que le chevalet & la barrique ne peuvent faire aucun mouvement pendant que l’homme tourne la manivelle B, Fig. 6. Dans la partie supérieure de la barrique est pratiquée une large ouverture A qu’on referme avec son couvercle Fig. 8, & qu’on assujettit exactement.

L’intérieur de la barrique, Fig. 6, est garni par un moulinet à quatre ailes, Fig. 7, qui touchent à un pouce près les douves de la barrique ; son axe A appuie contre la douve du milieu & du fond, & entre dans un gousset pratiqué à cet effet, afin qu’il ne se dérange pas pendant l’opération ; à l’autre extrémité de son axe B est adaptée la manivelle C, au moyen de laquelle l’homme fait mouvoir la baratte, & communique le mouvement à toute la masse de lait contenue dans la barrique.

Les suisses, les franc-comtois, les habitans des Vosges, au moins dans certains cantons, construisent leurs barattes sur le même principe que les flamands & les hollandois. Le support de la baratte est une espèce d’échelle, Fig. 12, à peu près semblable à celle qui soutient la meule du rémouleur. La baratte A est à peu près de deux pieds à deux pieds & demi de hauteur sur dix à douze pouces de diamètre d’un fond à l’autre. La Figure 13 représente le moulinet intérieur vu de face, & la Fig. 14 le moulinet ou batte-beurre, vu perpendiculairement. Comme il y a plus d’ailes à ce moulinet que dans celui des flamands, le beurre est plutôt fait & dépouillé du petit-lait ; cependant le premier est préférable, il se fait moins de déchet, il reste moins de crême & de beurre adhérens aux parois des ailes ; enfin il est plus difficile de tenir ce dernier dans un plus convenable de propreté.


BARBE, Botanique. Filet pointu situé à l’extrémité, ou attaché à un autre endroit de la paillette de la balle. Ce filet est tantôt très-long, comme dans l’orge, (voyez Fig. 12, de la Planche du mot Bulbe,) assez court dans certains fromens, droit dans le seigle, & tors ou articulé dans l’avoine. (Voyez Fig. 11. A de la même Planche.)

On donne encore improprement le nom de barbe aux poils qui recouvrent des parties de certaines plantes lorsqu’ils sont un peu longs, & disposés en faisceaux. (Voyez Poil). M. M.


Barbe, ou Barbillons. Duplicature de peau en forme d’appendice située dessous la langue du bœuf & du cheval. Les maréchaux sont dans l’usage de couper ce prolongement, parce qu’ils le regardent comme un obstacle qui empêche ces animaux de boire & de manger. Les barbillons étant de se prêter aux différens mouvemens de la langue, nous conseillons au contraire de les conserver.


Barbe de Bouc. M. Tournefort la place dans la première section de la troisième classe qui com-