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fusion dans du vin, à la dose d’une demi-poignée sur une livre d’eau ou de vin pour l’homme, & de deux poignées sur une livre de liqueurs pour les animaux ; on applique avec succès le cataplasme sur la teigne, & l’infusion à la dose de quatre onces, deux fois par jour contre la jaunisse. Quelques auteurs ont assez inutilement recommandé l’herbe crue, pilée avec du sel, contre les morsures des bêtes enragées. Si ce remède étoit capable de produire quelqu’effet, il devroit être plutôt attribué au sel qu’à la plante.


BALSAMINE. M. Tournefort la place dans la première section de la onzième classe, qui comprend les herbes à fleurs de plusieurs pièces, irrégulière, anomale, dont le pistil devient un fruit à une seule loge. Il l’appelle balsamina fœmina. M. le chevalier von Linné, la classe dans la syngénésie monogamie, & la nomme impatiens balzamina, à cause de la facilité ou plutôt d’une espèce d’impatience que montre son fruit lorsqu’on le touche. Sa capsule s’ouvre avec éclat, se roule en spirale, & par cette contraction, lance les semences qui ont acquis leur point de maturité.

Fleur anomale à cinq pétales inégaux ; le supérieur est en manière de lèvre, presque rond, plane, droit, aigu à son sommet ; les inférieurs forment l’autre lèvre ; ils sont grands, recourbés, élargis en dehors & irréguliers ; ceux du milieu sont égaux & opposés. On voit par derrière un nectaire en forme de capuchon.

Fruit. Capsule à une seule loge & à cinq valvules, qui s’ouvre avec élasticité en se pliant en spirale ; elles renferment des semences presque rondes, brunes, attachées à un réceptacle en forme de colonne.

Feuilles, simples, entières, presque sans pétiole, faites en forme de fer de lance, & dentées en manière de scie.

Racine, très-fibreuse.

Port, tige haute d’un pied à un pied & demi, rameuse, herbacée, rougeâtre ou blanche, suivant la couleur de la fleur qu’elles portent ; les péduncules des fleurs naissent des aisselles des feuilles ; les fleurs sont quelquefois rassemblées plusieurs ensemble, quelquefois solitaires ; les feuilles sont placées alternativement sur les rameaux.

Lieu. Les Indes, cultivée dans nos jardins ; la plante est annuelle & fleurit presque tout l’été.

Propriétés. On la dit vulnéraire, détersive, mais elle mérite plus d’être cultivée pour la décoration, que pour les usages médicinaux.

Culture. Le lieu de sa naissance indique qu’elle craint le froid ; il ne faut donc pas se hâter de la semer, à moins qu’on ne fasse usage des châssis. Le tems de la semer dans les provinces du Nord, est à la fin de Mars, & sur couche ; & dans les provinces du midi, à la fin de Février, dans une terre légère & bien préparée. Le grand point est de la garantir des matinées froides. La plus légère gelée blanche cuit la tige, & la fait promptement pourrir. On ne sauroit donner une terre trop légère & trop substantielle à cette plante. On a beau semer de l’excellente graine, la fleur dégénère si la plante n’a pas le terrain qu’elle exige, soit en pépinière, soit lorsqu’elle est plantée