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ter dans les vinaigres ; plus les vins sont tartareux, plus le vinaigre est spiritueux, & plutôt les baissières sont converties en vinaigre. Si au tems du soutirage du vin, on a une assez bonne provision de baissières, on peut en faire de l’eau-de-vie, mais elle sera de qualité médiocre, à moins qu’elle ne soit distillée, comme nous le dirons aux mots Distillation, Eau-de-vie.


BALAUSTE, BALAUSTIER. (Voyez Grenadier)


BALAYURE. Ordures amassées avec un balai. Il n’est point de petite économie pour une grosse ferme, & les balayures font à la fin de l’année un bon tas de fumier. J’ai vu avec peine que presque partout, on se contentoit de les pousser à la cour ou de les jeter sur le chemin, & la première pluie entraîne leurs principes. Elles font communément une terre très-fine, trés-divisée & mêlée des détrimens des substances animales & végétales. La santé du maître & de ses valets est intéressée à ce que tout soit tenu dans la plus grande propreté : dès-lors on doit balayer souvent, & ne laisser pourrir dans aucun coin des substances, qui, en se décomposant, vicient l’air qu’on respire. Le monceau, chaque jour augmenté, donne à la fin de l’année plusieurs tombereaux de bon fumier.


BALISIER ou Canne d’Inde. M. Tournefort le place dans la seconde section de la neuvième classe, qui renferme les herbes à fleur régulière, en rose d’une seule pièce, mais divisée en six parties, & dont le calice devient le fruit, & il l’appelle cannacorus latifolius vulgaris. M. le chevalier Von Linné le classe dans la monandrie monogynie, & le nomme canna Indica.

Fleur, imitant les fleurs en lys, d’une seule pièce, divisée en six parties lancéolées, réunies à leur base ; les trois extérieures sont droites, plus grandes que le calice, & les inférieures plus longues ; le calice est divisé en trois folioles ; la fleur n’a qu’une étamine & un pistil ; la corolle est rouge-doré, il y a une variété à fleur jaune.

Fruit. Capsule presque ronde, raboteuse, couronnée, marquée de trois sillons ; intérieurement elle a trois loges, trois valvules, & renferment plusieurs semences grosses comme des pois, rondes & noires.

Feuilles, portées sur des pétioles, ovales, aiguës de chaque côté, marquées par des nervures, douces au toucher, roulées en cornet avant leur développement, de manière que le bord d’un des côtés de la feuille, enveloppe le bord de l’autre côté.

Racine, en forme de bulbe, charnue, noueuse, horizontale.

Port. Tige solide, depuis deux à quatre pieds de hauteur, suivant la chaleur du climat & les soins qu’on a donnés à la plante ; elle est feuillée & simple, les fleurs naissent au sommet ; disposées en manière d’épi ; les feuilles sont alternativement placées sur la tige & l’embrassent par le bas.

Lieu. Les Indes ; elle est vivace.

Propriétés. Cette plante figure très-bien dans des plates-bandes, mais elle craint le froid. Il faut la semer