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due, plus les angles dont elle sera la base auront d’ouverture, & plus il sera aisé de les mesurer ; il faut donc lui donner le plus de longueur que l’on pourra, en conservant son niveau qui est une de ses qualités essentielles.

51. Tracer un plan sur la terre, Fig. 37.

Pour tracer un plan sur le terrain qui soit semblable à un plan décrit sur le papier, comme bcde, fixez ce plan sur la surface de la planchette ; & ayant choisi un endroit commode sur un terrain comme A, faites que le centre de l’alidade réponde perpendiculairement comme en a ; ensuite de ce point comme centre, tournez l’alidade vers un des angles du plan proposé, comme vers l’angle b, en sorte que vous ayez la ligne ab ; faites tracer sur la terre, en partant du point A, la ligne AB ; mesurez sur l’échelle, Fig. 14, ou sur une échelle quelconque de parties égales, la distance de a en b, & comptez autant de pieds ou de toises sur la ligne AB ; le point B représentera le point b du plan proposé, où vous ferez planter un piquet. Tournez ensuite l’alidade vers l’angle c, & faites pour cet angle la même opération qui a été faite pour l’angle b, pour avoir de la même manière sur le terrain la représentation de l’angle c en C où vous ferez planter un piquet. Faites-en de même pour les angles e & d, vous aurez sur la terre leurs représentations aux points E & D ; tirez enfin les lignes BC, CD, DE, EB, & le plan proposé bcde, se trouvera tracé sur le terrain, & représenté par le plan BCED.


Section II.

Tracer le plan d’un terrain dont on a pris les mesures.


La planchette, comme nous l’avons vu, est le seul instrument qui fasse en petit le plan exact du terrain que l’on a mesuré ; tous les autres instrumens ne donnent que les différens angles & la mesure des lignes sans les assembler, tels qu’ils sont effectivement. Il faut donc encore que l’arpenteur sache l’art de décrire sur un papier ou une grande carte, & réunir tous ces angles & toutes ces lignes, de façon qu’ils ne représentent plus qu’une figure générale ; c’est ce que l’on appelle lever un plan ; & cette partie de l’arpentage est aussi essentielle que l’autre. À quoi serviroit, en effet, d’avoir mesuré un terrain sous toutes ses dimensions, si l’on ne connoît pas les moyens de les représenter, & si l’on ne les exécute pas avec exactitude & propreté ? Ces deux points sont essentiels, & ils vont nous occuper.

Une règle, un compas, un crayon, une échelle de parties, & un rapporteur, voilà les instrumens nécessaires à l’exactitude du plan ; un peu de dessin, & trois ou quatre couleurs gommées, en font un plan lavé.

Tout le monde connoît la règle, le compas & les crayons. Voyez par rapport à l’échelle & au rapporteur, les articles 28 & 45.

À l’article graphomètre (47) nous avons donné un procédé simple & facile pour faire le plan d’un terrain mesuré avec cet instrument ; en voici un aussi exact pour faire