le pourrit ; on les enfonce à deux pieds de profondeur dans la terre, & à la distance de cinq pieds du mur contre lequel on veut l’appuyer ; on met une traverse de bois d’un poteau à l’autre & au-dessus, & on la cloue d’une manière solide. On place deux autres poteaux contre le mur, enfoncés pareillement dans la terre à deux pieds environ de profondeur, & qui sont plus élevés de terre que les autres, afin que la toiture ait la pente convenable pour l’écoulement des eaux ; on cloue de même une traverse sur ces deux poteaux : on met des morceaux de bois à un pied de distance les uns des autres, qui reposent sur les deux traverses : on couvre cette espèce de charpente avec de la paille de seigle pour former la toiture du rucher, qu’on arrange comme le sont celles des habitations des pauvres gens de campagne. Pour faire les murs des côtés & du devant, on enfonce quelques morceaux de bois dans la terre à la distance d’un pied & demi environ, & les tenants aussi élevés que les poteaux qui soutiennent l’édifice : pour les mieux fixer & les rendre plus solides, on en met deux ou trois en travers qu’on cloue aux poteaux : on entrelace ces bois avec des branches de saules ou de tout autre bois, & on applique extérieurement de la terre grasse battue avec de l’eau pour en faire une espèce de mortier : au défaut de terre glaise on emploie la terre commune, qu’on mêle avec un peu de chaux pour qu’elle lie mieux. On pourroit construire ces murs en paille, de même que la toiture, ou avec des planches : on doit préférer la paille, parce qu’elle donne plus de fraîcheur en été, & qu’elle est plus chaude en hiver. Outre la porte qui doit se trouver au milieu, on pratique de chaque côté des fenêtres élevées, afin que le premier soleil donne sur les ruches pour les échauffer ; un simple volet suffit pour les fermer lorsqu’il fait trop chaud ou trop froid : à chaque mur de côté on pratique aussi une fenêtre, afin que par la circulation l’air intérieur puisse plus aisément se renouveller.
Les proportions qu’on est obligé de garder dans la construction d’un rucher, dépendent du nombre de ruches qu’on veut y placer : il faut faire attention qu’il ne suffit pas de lui donner la largeur convenable pour arranger les ruches dans l’intérieur ; il faut encore ménager un certain espace pour passer librement devant & derrière, afin de pouvoir observer celles qui auroient besoin de quelque réparation, & voir si les souris, les mulots, ou d’autres animaux, ne pratiquent pas quelque ouverture pour aller attaquer & piller les abeilles.
Si on veut un rucher à plusieurs étages, il convient de lui donner plus de solidité que s’il n’en avoit qu’un, afin qu’il résiste mieux aux vents : la solidité de ses murs doit être en proportion avec la hauteur qu’on lui donne ; cette solidité ne dépend que des pièces de bois qui soutiennent la toiture, & qu’on met plus ou moins fortes, suivant son élévation. Chaque étage doit avoir au moins trois pieds d’élévation, afin qu’on puisse facilement placer & déplacer les ruches : par