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poids qui répond à l’espèce d’eau-de-vie dont on doit faire usage.

Le bathmomètre, Fig. 5, qui est l’archétype de ce dernier instrument, Fig. 7, détermine le titre de chaque pièce d’eau-de-vie, & par conséquent donne le point principal de chaque face. Il indique aussi le rapport de la tige à la boule, & fait trouver tout d’un coup l’échelle de la graduation, tant de la tige que du compensateur, dans chacune de ses divisions. L’eau-de-vie preuve de Hollande, comme la plus ordinaire dans le commerce, va servir d’exemple.

Cette eau-de-vie donnant au degré 10 de température 340 sur le bathmomètre, il faut ajuster le poids de cette preuve de Hollande, de manière que l’instrument indique ce même point 340 ; mais comme on a reconnu que la diverse température fait varier la densité de la preuve de Hollande depuis 294 jusqu’à 386, il faut nécessairement que la moitié supérieure de la tige soit en état de mesurer cet espace ; d’où il faut conclure que la moitié supérieure de la tige dans la face destinée à la preuve de Hollande doit être un volume total, comme 1 à 60, & par conséquent la totalité de la tige, comme 1 à 30. On a par ce moyen les proportions des différentes parties de l’instrument pour la preuve de Hollande, & ainsi de suite pour les autres espèces d’eaux-de-vie.

Avec cet instrument doivent toujours marcher un thermomètre & une table qui sert de tarif (il est ci-joint), & qui indique dans toute sorte de cas la quantité de trois-cinq qui est de trop, où qui manque dans une pièce preuve de Hollande pour la mettre au titre, quelle que soit la contenance de la futaille.

La première colonne de ce tarif est hors de rang, & indique la contenance de la futaille par le nombre des veltes, depuis 60 jusqu’à 90. Les futailles pour l’eau-de-vie preuve de Hollande, excèdent rarement ces proportions.

La première ligne également hors de rang, marque les degrés ou distance du point de section de la liqueur au point saillant L, Fig. 7, tant en dessus qu’en dessous.

Les 465 cases qui forment ce tarif, représentent en décimales la quantité de livres de trois-cinq qu’il faut ajouter ou retrancher, pour que la liqueur soit au titre juste.

Dès qu’on connoît, par le moyen du thermomètre, le degré de température des eaux-de-vie qu’on se propose d’essayer, on porte le sommet I du curseur au degré de la graduation de l’hydromètre, correspondant à celui qu’a donnée la liqueur dans le thermomètre ; enfin on adopte pour la preuve de Hollande, le poids X, Fig. 10, qui répond à cette espèce d’eau-de-vie.

L’instrument ainsi préparé est plongé dans la liqueur contenue dans un cylindre de fer blanc, & on considère le point où la surface de l’eau-de-vie coupe le curseur. Si c’est au bouton d’or L, Fig. 7, la liqueur est au titre juste ; mais si c’est en dessous au point N, par exemple, ou au douzième degré, (la futaille supposée contenir 76 veltes) la case du tarif qui se trouve dans l’angle commun de la colonne 12 en chef, & de la ligne 76 en