à un membre animal. Pour les maladies pareilles, les remèdes le sont aussi.
Vieillesse & Mort.
Enfin, la plante & l’animal échappés aux maladies qui menaçoient leurs jours, n’échappent point à la vieillesse & à la mort inévitable qui la suit. Les vaisseaux se durcissent & s’obstruent, les liqueurs ont un cours lent & tardif, elles s’épaississent, ne se filtrent plus qu’imparfaitement ; elles s’altèrent, les pores de la peau & des feuilles se ferment, la circulation cesse, & l’animal & la plante meurent & tombent en poussière. Les mêmes principes, les mêmes causes la nécessitent.
Analyse.
La chimie, qui sans cesse prête un utile secours au philosophe observateur, vient encore ici nous fournir des rapports singuliers entre les principes que l’analyse retire des végétaux & des animaux. Il extrait des uns & des autres une terre particulière, & les mêmes sels ; l’incinération des parties animales, comme celle du bois, lui donne du fer, & par la distillation il obtient du phlegme, une huile, & souvent un acide. Ainsi, jusqu’après leur mort, ces deux êtres, qui paroissent si éloignés, marchent parallèlement.
D’après ce tableau de rapprochement, d’après ces idées générales, ne faudroit-il pas conclure avec un ancien, que la plante est un animal enraciné, & l’animal une plante vagabonde ? Lorsque nous considérerons chaque être isolé & en particulier ; que nous analyserons sa forme extérieure ; que nous détacherons pour ainsi dire ses parties pièce par pièce, les animaux parfaits nous paroîtront à une distance immense de la plante ; mais lorsque nous élevant au dessus de cette terre où tous les êtres sont attachés, nous étudierons l’ouvrage entier de l’univers ; que nous fixerons d’un seul coup d’œil la chaîne des êtres, nous verrons sur deux lignes parallèles la plante & l’animal : des êtres mixtes, comme les polypes, les sensitives remplissent les intervalles ; & les distances de l’homme aux polypes, des polypes aux plantes sentantes, de ces plantes aux agarics & à la trufe, s’évanouissent. Plus on étudiera le règne végétal, plus les rapports se multiplieront, & notre admiration croîtra en considérant l’uniformité de la nature dans l’immense variété de ses détails. Nous sentirons la nécessité d’une raison souveraine, d’une intelligence supérieure, & nous gémirons sur l’imbécillité & la vanité des philosophes, qui attribuent tant de merveilles aux combinaisons incertaines du hasard. M. M.
CHAPITRE III.
De l’Arbre en général, considéré relativement à l’Agriculture.
1o. Des différentes manières de classer les arbres. On distingue l’arbre proprement dit, l’arbrisseau ou arbuste, & le sous-arbrisseau. L’arbuste a une tige ligneuse & durable qui s’élève moins que celle de l’arbre, & celle du sous-arbrisseau est également ligneuse, & ne s’élève qu’à la hauteur des herbes. Cette division