de l’extrémité des branches vers les racines, qu’à se porter vers les extrémités. Dans le bois, les feuilles & les fleurs, on remarque des vaisseaux disposés en spirale, qu’on ne retrouve point dans l’écorce ni dans le liber ; ce sont les trachées. Semblables aux poumons des animaux, ou au moins aux trachées des insectes, elles ne contiennent que de l’air. Grew cependant pense, d’après plusieurs expériences, que l’air seul ne circule pas dans ces vaisseaux ; qu’à certaines époques de la végétation, l’abondance de la séve le fait refluer dans les trachées. Dans les tiges herbacées, elles jouissent, suivant Malpighi, d’un mouvement vermiculaire, & l’air qu’elles renferment est sujet à toutes les vicissitudes de l’atmosphère.
Les fibres, les vaisseaux propres & les trachées ne sont pas les seuls canaux destinés aux fluides végétaux ; il est encore d’autres réservoirs isolés, où les liqueurs s’élaborent, ce sont les utricules. Disséminées dans l’épiderme, l’écorce, les feuilles, les pétales même des fleurs, elles végètent comme toutes les autres parties, & comme elles, elles sont sujettes au dépérissement & au desséchement.
Le squelette végétal & les fluides qui l’animent, ne doivent pas seuls exciter notre admiration ; ce n’est, pour ainsi dire, que l’extérieur des merveilles que renferme l’économie végétale. La vie d’une plante, depuis l’instant de sa naissance jusqu’à sa mort, peut être le sujet de longues méditations : à chaque instant, nouvelle découverte ; à chaque découverte, nouveau prodige.
La graine ou semence est le rudiment de toute la plante : fécondé par la poussière des étamines, vivifié par le pistil, cet œuf végétal est couvé par la chaleur de la terre. Tantôt la semence est garnie d’une enveloppe ou robe, tantôt un épiderme ou une tunique propre la revêt. Deux lobes ou cotyledons conservent le germe ; les liliacées & les graminées n’en ont qu’un, tandis que les mousses & les lichens en sont totalement privés. C’est dans ces cotyledons que se prépare le premier suc nourricier qui doit commencer à faire éclore & végéter la plantule ou l’embryon qui est emboîté dans leur sein. La radicule se développe & pousse ses suçoirs dans le sein de la terre, pour y aller chercher un aliment analogue à la foible constitution de la plume, ou jeune tige. L’afflux des liqueurs & des sucs de la terre remplit les premiers canaux séveux, les dilate, agrandit les vaisseaux, nourrit les fibres & pousse en haut la plume, quelque temps après que la radicule a pris une certaine consistance ; car l’accroissement de la seconde prévient toujours celui de la première. Déjà la jeune tige a pointé hors de la terre ; déjà les feuilles séminales ont annoncé la formation & le déroulement des feuilles proprement dites. Les racines douées d’une force de succion singulière, sont le premier organe de la vie. Elles vont chercher de tous côtés les sucs qui leur sont propres. Cette appropriation résulte sans doute de la configuration des orifices de leurs suçoirs ou pores. Fixée, nourrie & entretenue par les racines, la tige commence à s’élever ; ses branches s’étendent & se garnissent de