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quinquina, en ayant attention de les employer comme nous l’avons prescrit dans le second degré.

Dans le quatrième degré, la putridité a détruit tous les ressorts des solides, la nature n’a plus de ressource, & la destruction menace de tout côté. L’art se tait, car la nature lui fournit peu de moyens dans cette déplorable position : il faut cependant écouter encore la voix de l’humanité, & tenter quelques moyens. Il faut réveiller & soutenir les forces par des stimulans, les alexipharmaques, les cordiaux, les aromatiques & les vésicatoires : il faut faire usage de boissons froides, afin d’arrêter les progrès de la putréfaction. Pour la corriger & pour la détruire, on prescrit des décoctions de quinquina dans le vin rouge, & on en applique des compresses sur le ventre ; on se sert encore de l’huile d’amande douce, dans laquelle on fait fondre du camphre, & on l’applique sur le ventre : on a recours aux acides les plus puissans, tels que l’acide vitriolique étendu dans l’eau ; on donne le quinquina souvent, & à grande dose : si cet état malheureux change un peu en bien, alors on suit la marche indiquée dans le troisième degré.


III. Usage des antiseptiques dans les maladies où la masse du sang elle-même est dans un état putride.

La putridité répandue dans la masse du sang donne naissance à des maladies de deux espèces ; des maladies aiguës, & des maladies chroniques.

Les maladies aiguës, produites par la putréfaction répandue dans la masse du sang, sont les fièvres putrides & malignes : celles que l’on nomme chroniques, sont, le scorbut, les suppurations internes, & les gangrènes. Nous renvoyons à ces différens articles, qui seront traités avec toute l’attention que des sujets de cette importance le méritent. Nous nous sommes étendus sur les antiseptiques peut-être un peu plus que nous ne l’aurions dû, parce que ces objets sont très-négligés & de la plus grande utilité, sur-tout pour les malheureux & respectables habitans de la campagne, en faveur desquels cet Ouvrage a été entrepris. M. B.


ANTISPASMODIQUE. (Voyez Convulsion)


AOÛTER. Terme de jardinage & d’agriculture, dérivé du mois d’Août, parce que c’est au commencement de ce mois que les bourgeons de la vigne & des arbres brunissent peu à peu, & se changent en bois. Les branches cessent alors de pousser, prennent de la consistance & s’endurcissent afin d’être en état de résister aux intempéries de l’hiver suivant.

On dit qu’une plante, qu’une graine est aoûtée, lorsqu’elle a acquis sa couleur & sa maturité, au point d’être mangée.

La séve du mois d’Août est le complément de celle du printems. Une seconde séve se manifeste alors & travaille jusqu’aux premiers froids. Cette seconde séve est-elle un renouvellement de la première, ou une séve nouvelle ? Il est difficile de prononcer. L’ascension de la séve suivroit-elle une marche soumise à