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voici la composition, & elle donnera une idée des autres. Prenez aloès hépatique, myrrhe choisie, de chacun six drachmes ; storax, deux onces ; safran, une drachme ; sel d’absinthe, demi-once ; fleur de soufre, vingt-quatre onces ; thériaque, deux onces ; une livre d’huile de térébenthine, & sept livres d’extrait de genièvre. Faites digérer les baies de genièvre récentes & concassées, dans un matras de verre bien bouché, avec une livre d’eau-de-vie : distillez ensuite pour en tirer l’esprit, dans lequel vous mêlerez exactement toutes les drogues qu’on vient de citer ; le tout sera mis dans un alambic de verre, mis en digestion, pendant cinq jours, sur des cendres chaudes : le feu doit être modéré & égal. Ensuite distillez le tout, & vous obtiendrez l’élixir de Paracelse. Si vous versez la liqueur non distillée doucement par inclinaison, en sorte qu’il ne s’y mêle point de féces, vous aurez l’antidote de Paracelse. La dose de l’un & de l’autre est de vingt-cinq à trente gouttes.

On regarde ce remède comme antihystérique, cordial, stomachique, & on assure qu’il est un contrepoison certain contre l’arsenic ; ce qui demande confirmation.

On voit par l’énumération des drogues combien on doit être circonspect dans l’usage de ces remèdes incendiaires. Il est plus facile de mettre le feu à une maison, que de l’éteindre. Le peuple, si souvent trompé, sera-t-il toujours le jouet du charlatanisme, qui abuse de sa crédulité pour soutirer son argent !


ANTIDYSSENTÉRIQUE. (Voyez Dyssenterie)


ANTIÉPILEPTIQUE. (Voyez Épilepsie)


ANTIHYDROPIQUE. (Voyez Hydropisie)


ANTIHYSTÉRIQUE. (Voyez Passion hystérique)


ANTIMÉLANCOLIQUE. (Voyez Mélancolie)


ANTIMOINE, est un minéral d’une couleur métallique, brillante & plombée. Cette substance, composée ordinairement de filets disposés assez réguliérement en forme d’aiguilles appliquées les unes contre les autres, contient un demi-métal connu sous le nom de régule d’antimoine, combiné avec environ un tiers de soufre. Les travaux de la métallurgie, en grand comme en petit, parviennent à dégager ce demi-métal de sa base sulphureuse, & à en extraire le régule pur.

Comme l’antimoine est beaucoup employé en pharmacie, soit par rapport aux hommes, soit par rapport aux animaux, il est important de le faire un peu plus connoître, & d’exposer les procédés les plus simples pour en préparer les différens remèdes.

On débarrasse la partie métallique de l’antimoine de son soufre par la calcination ; il suffit d’exposer de l’antimoine cru, broyé en petits morceaux, dans un vaisseau de terre non vernissé, plat & évasé, à l’action d’un feu modéré. On l’agite perpétuellement ; le soufre s’évapore, & l’on continue de