descente se fait au mois d’Août pour la rivière d’Arno, & qu’elles y remontent depuis le mois de Février jusqu’en Avril.
Il est donc démontré que cet animal vit également dans l’eau douce & dans l’eau salée ; il ressemble en cela à l’alose, à la lamproie, au saumon, &c. Il aime les eaux vives & claires, parce que dans les eaux boueuses, il y respire avec peine, à cause que la vase bouche les pores de la pellicule qui recouvre ses ouïes. Seroit-ce la raison pour laquelle on ne trouve point d’anguilles dans le Danube, ni dans les rivières qu’il reçoit ? On ajoute même que si on en jette dans ce fleuve, elles y périssent ; mais en revanche, leur longueur est prodigieuse dans les eaux du Gange, & va quelquefois jusqu’à trente pieds.
L’anguille ne quitte jamais le fond de l’eau ; elle est vorace, & vit des vers & des insectes qu’elle saisit adroitement ; en un mot, de toute espèce de substance animale. Lorsqu’on veut pêcher l’anguille, il faut attendre une crue de la rivière qui trouble son eau, ou la troubler tout exprès ; alors l’anguille est forcée de tems en tems de venir à sa surface, afin de pouvoir respirer.
La pêche de l’anguille s’exécute de quatre manières ; ou avec les hameçons dormans, ou à l’épinette, ou à la fouine, ou fouanne, ou à la nasse. Au mot Filet, on donnera leur description.
Dans certaines provinces du royaume, & sur-tout dans les étangs sur nos côtes, l’anguille est fort commune. On la sale pour la conserver, comme on sale les sardines, les anchois, le saumon, &c. Le sel corrige la viscosité de sa chair, & la rend moins indigeste.
ANIL, ou Indigo. Nous préférons de décrire cette plante précieuse sous la dénomination d’anil, parce que c’est le nom assigné & reçu dans les pays où on la cultive. Le mot indigo signifie, à proprement parler, la partie colorante extraite de cette plante, & qui fait une branche considérable du commerce de nos îles. M. Tournefort n’a point connu cette plante, & cependant Bauhin, avant lui, dans son Pinax, l’avoit désignée par cette phrase, isatis indica, foliis roris marini, glasti affinis ; & on peut la ranger, suivant son systême, dans la seconde section de la dixième classe qui comprend les fleurs de plusieurs pièces, irrégulières & en forme de papillon, dont le pistil devient une gousse longue & à une seule loge. Sa place naturelle est entre le sainfoin, ou hedisarum, & le galéga. M. le chevalier Von Linné la classe dans la diadelphie décandrie, & l’appelle indigofera tinctoria.
I. Description de la plante. Fleur, légumineuse, (Voyez Pl. 17) semblable à toutes les papilionnacées ; elle est renfermée dans un calice H divisé en cinq, & composée de l’étendard, de deux ailes & de la carenne. En B, la fleur est représentée vue de profil, & en C vue de face ; l’une & l’autre un peu plus grandes que dans la nature. L’étendard ou pétale supérieur D, est ovoïde, pointu dans