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sang le long de la veine, reparoît & se montre de nouveau aussitôt que cette pression cesse. Au surplus, lorsque la dilatation est excessive, il y a douleur, inflammation, &c.

La compression, telle que nous l’avons indiquée ci-dessus, est le seul moyen à mettre en usage.

Le nom de varice est particuliérement restreint, en maréchallerie, à signifier un gonflement de la partie latérale interne du jarret. Ce gonflement n’est autre chose qu’un relâchement des ligamens capsulaires de l’articulation. Cet accident est particulier ; & quoiqu’il reconnoisse pour cause les efforts que fait l’animal dans cette partie, on ne doit pas l’appeler proprement varice. Nous avons observé que le feu appliqué par pointes, étoit le remède le plus propre pour la guérir. M. T.


ANGAR. Espèce de remise destinée à mettre à couvert les chariots, les charrettes, les outils du labourage, du bois, &c. Cette partie essentielle à la ferme, est communément la moins dispendieuse à construire. De simples pieds droits, soit en bois, soit en pierres ou en briques ; une charpente grossière, des tuiles ou du chaume suffisent pour l’élever. Je regarde l’angar comme un objet indispensable & de la plus grande ressource dans une métairie. Je desire que tout autour des murs qui lui servent de point d’appui, sur un, deux ou trois côtés, des planches d’une certaine épaisseur soient fortement scellées ; que ces planches soient garnies de chevilles plus ou moins fortes, de distance en distance, afin d’y accrocher chaque soir les harnois des chevaux, des mulets, les cordes des charrettes, enfin tous les outils de la métairie, comme pêles, pioches, fourches, râteaux, &c. Tous les instrumens du même genre seront rangés du même côté, afin de les trouver plus commodément. Il est aisé de sentir combien cet arrangement conserve les choses, & les met, pour ainsi dire, à la main de l’homme qui en a besoin. Il n’en coûte pas plus à un paysan d’accrocher une pioche sur sa cheville, que de la laisser par terre dans un coin lorsqu’il la quitte. Il ne faut jamais perdre de vue que l’esprit d’ordre facilite toutes les opérations, & fait gagner un tems considérable. Que de momens perdus & vainement employés, pour trouver un outil enfoui sous un monceau d’autres qui l’écrasent & le brisent ! Je ne connois point de classe d’hommes moins soigneuse & moins rangeante que celle du paysan. Le valet se prêtera avec peine à ces petits soins, sur-tout si le maître-valet n’y veille de très-près. Mais qui doit surveiller le maître-valet, sinon le propriétaire ? Il faut donc que ce propriétaire vienne au commencement, plusieurs fois par jour, & sur-tout le soit, visiter son angar ; qu’il revienne ensuite très-souvent faire la même revue, & à des époques indéterminées. Dès qu’un outil ne sera pas mis à sa place, il appellera le maître-valet, & l’obligera de le ranger lui-même. Celui-ci, ennuyé d’être réprimandé, & d’être chargé des négligences de ses sous-ordres, les forcera enfin à mettre les choses en état.

Les conseils que je donne aux autres sont mis en pratique chez