sous le nom de pomme de reinette. C’est la variété préférable à toutes les autres. La septième est l’ananas prolifère ; elle diffère des autres, en ce qu’au lieu d’avoir une couronne sur le sommet du fruit, il en sort de petites entre les baies.
Culture.
Comme je n’ai jamais cultivé l’ananas, je préviens que j’emprunte ce que je vais dire, de différens auteurs, entr’autres du Dictionnaire de M. Miller, anglois ; de l’Histoire Naturelle des Végétaux, de M. Buc’hoz ; du Manuel du Jardinier, des Agrémens de la Campagne, des Journaux d’Agriculture & économique, de l’ouvrage anglois intitulé : A Treatise on the Ananas, &c. par M. Adam Taylon, 1769 ; & de celui de François Brochieri, jardinier à Turin, imprimé en 1777, sous le titre de Nuovo Metodo adattato, al climat del Piemonte per coltivare gli ananas senza fuoco.
Malgré la délicatesse & le goût parfumé de son fruit, on peut regarder la culture de cette plante plus comme un objet de luxe, que d’utilité réelle. Si on habite les environs d’une grande ville, où la masse d’argent soit abondante, le cultivateur retirera quelque bénéfice au delà de ses déboursés ; mais par-tout ailleurs cette culture seroit ruineuse. Le charbon ou le bois nécessaires à l’entretien du degré de chaleur que cette plante exige, les fumiers & les tannées des couches ; enfin, les soins assidus qu’il faut lui donner, sont autant d’objets de dépenses auxquels le cultivateur ordinaire ne peut se livrer.
I. Méthode pour la multiplication de l’ananas. On connoît trois moyens, ou par semis, ou par œilleton, ou par couronne.
Du semis. Ce moyen est très-lent, mais il peut donner quelques variétés qui feront plaisir aux amateurs. Lorsque le fruit a acquis sa maturité complette, on le détache de la plante, & il reste suspendu dans la serre chaude jusqu’à ce que l’humidité de sa portion pulpeuse soit évaporée : dès-lors il faut le conserver dans un lieu bien sec, afin que les variations de l’atmosphère, & sur-tout son humidité, ne le pénètrent pas. Lorsque la chaleur du printems commence à être active, on remplit un vase avec une terre préparée comme on le dira ci-après ; la graine est semée dans cette terre, le vase est ensuite enterré dans la couche de fumier placée sous les châssis, (Voyez ce mot) ou dans la serre chaude. (Voyez ce mot) Si l’un ou l’autre sont trop humides ; si cette humidité superflue n’est pas dissipée de tems à autre par le renouvellement de l’air, il est à craindre que la moisissure ne fasse pourrir les semences. En général, toutes les plantes grasses, tous les oignons sont dans ce cas ; & quoique l’ananas ait sa feuille assez sèche, on peut le regarder comme une plante grasse. La conduite de ces semences ne diffère en rien de celle des autres plantes qui demandent les châssis ou la serre chaude. Évitez l’humidité ; voilà le grand point. Lorsque les plants venus de graine auront acquis une certaine grosseur, il convient de les transporter séparément chacun dans un vase séparé & garni de terre. Comme la chaleur de notre climat