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leurs feuilles disposées trois à trois sur chaque pétiole, & il l’appelle anagyris fœtida. M. le chevalier Von Linné lui conserve la même dénomination, & il le place dans la décandrie monogynie.

Fleur, imitant les papilionnacées. Son étendard est en forme de cœur, droit, large, échancré, très-court ; les ailes ovales, oblongues, planes, plus longues que l’étendard ; la carenne droite, très-allongée, plus longue que les ailes ; le calice en forme de cloche, découpée en cinq dentelures. Cette fleur a dix étamines séparées & un pistil.

Fruit. Légume oblong, presque cylindrique, un peu recourbé & obtus ; les semences ont la forme d’un rein.

Feuilles, soutenues par des pétioles, composées de trois folioles presque égales, entières, ovales, aiguës ; les pétioles sont plus courts que les folioles.

Racine, ligneuse, rameuse.

Port. Arbrisseau de huit à dix pieds de haut, droit, rameux, les rameaux alternes ; l’écorce de couleur cendrée, puante, si on la frotte un peu fortement. Les fleurs naissent aux aisselles des feuilles, rassemblées en bouquets, & plusieurs sont portées sur le même péduncule ; les feuilles sont alternes, & on trouve des stipules opposées aux feuilles.

Lieu. L’Espagne, les montagnes d’Italie, de Languedoc & de Provence. Il fleurit en Avril. Ses fleurs sont d’un beau jaune.

Propriétés. On lui attribue une vertu emménagogue & antihystérique ; les feuilles passent pour résolutives, & les semences pour vomitives.

Culture. Cet arbuste réussit mal dans les provinces un peu septentrionales de France ; il lui faut alors une exposition au midi & bien abritée des vents froids. Si on le place dans des bosquets, des arbres toujours verds le garantiront, & il vaut encore mieux l’environner de paille pendant l’hiver.

On le multiplie de semences & par marcottes. Au renouvellement du printems, les grains sont confiés à une terre légère & bien préparée, & même sur une couche de fumier. Il convient de laisser les jeunes plantes passer deux à trois hivers sous des chassis & dans des pots. À la troisième année, elles seront dépotées & mises avec leurs mottes dans le lieu abrité qu’on leur destine.

La marcotte s’opère dans les premiers jours d’Avril ; elle demande d’être arrosée pendant l’été ; & avant que l’arbuste perde ses feuilles, elle sera séparée du tronc & plantée à demeure, si elle est suffisamment enracinée, sans quoi on la placera dans un pot qui passera l’hiver suivant sous le vitrage.


ANALEPTIQUE. (Voyez Restaurant)


ANALOGIE, ou ressemblance, ou approximation qui se trouve entre les sucs, la texture, la configuration d’une plante avec une autre plante, ou d’un arbre avec un autre arbre. Il convient d’examiner attentivement cette analogie, lorsqu’il s’agit de la greffe. Sans analogie dans les séves, dans les canaux de la végétation, point de succès. Par exemple, si la séve d’un