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tièmes de terre ordinaire, un huitième de marne & un huitième de fumier. Le blé de cette expérience a bien réussi en 1771 & 1772 ; mais le succès n’a pas été le même en 1773 ; le blé étoit maigre, & quelques épis étoient foibles. Il n’en faudroit pas conclure cependant, que le mélange dont il est question n’est pas avantageux, parce que le produit de la troisième année n’a pas répondu à celui des deux autres. Quelques circonstances particulières qui m’ont échappé, peuvent avoir influé sur ce dernier résultat, & nous verrons qu’en général les produits de 1773, pour plusieurs des expériences que j’ai à rapporter, ont été moins beaux que ceux des années précédentes. »

» Xe. expérience. Il convenoit, en employant la terre labourable & dont on a parlé, d’examiner quelles productions elle donneroit seule & comme terre meuble simplement. Je l’employai donc, sans aucun engrais, pour la dixième expérience. La touffe de blé y étoit belle & fournie suffisamment en 1771. Le succès fut le même l’année suivante. Le blé y étoit beau en 1773, mais les tiges étoient moins nombreuses que dans les deux années précédentes. On auroit lieu de présumer, à la première réflexion sur cette expérience, que la marne & le fumier réunis, n’étoient pas propres à rendre la terre ordinaire plus fertile qu’elle l’a été, sans le secours de ces deux engrais, puisque le produit de la dixième expérience, dans les années 1771 & 1772, a été à peu près aussi beau que celui de la neuvième pendant les deux mêmes années ; & qu’en 1773, si la terre seule n’a pas fourni un aussi beau produit qu’elle l’avoit donné précédemment, il en a été ainsi de cette même terre, quoique la marne & le fumier que j’y avois joints pour la neuvième expérience, eussent dû, en apparence, produire un meilleur effet qu’il ne devoit résulter de la terre employée sans aucun engrais ; mais ce seroit conclure trop tôt contre l’usage général & bien fondé, sans doute, de joindre la marne au fumier pour améliorer les terres labourables. Outre que la médiocrité du produit de ces deux expériences en 1773, pouvoit être attribuée à quelque cause particulière que je n’ai point saisie, comme il est arrivé peut-être que par des circonstances, dont également je n’ai pas été frappé, l’avantage que la neuvième auroit dû avoir naturellement sur la dixième, n’a pas été sensible dans les trois années, j’aurai quelques réflexions à faire dans la suite sur l’effet propre qu’il y a lieu de croire que la marne produit dans les terres, & sur celui qui résulte de l’emploi du fumier. »

» XIe. expérience. L’argile n’a pas fait partie de la onzième expérience ; je n’y ai employé pour le mélange, que quatre huitièmes de retailles de pierre, deux huitièmes de sable, & une pareille quantité de sablon. Le blé a réussi dans cette expérience en 1771 ; il étoit beau aussi l’année suivante, & la touffe en étoit bien fournie. Le succès n’a pas été le même en 1773 : quoiqu’il y eût de beaux épis, les pieds de blé n’étoient pas nombreux, & plusieurs d’entr’eux étoient bas & maigres. On voit ici du sablon fai-