sans fermenter, & par conséquent sans se décomposer. Le soleil est donc le premier agent qui amende la terre, qui perfectionne ses sucs & prépare leurs substances alimenteuses.
Le premier effet du soleil, comme on vient de le voir, est d’échauffer la terre ; mais dès qu’il s’abaisse vers l’horizon, ou lorsqu’il n’éclaire plus notre atmosphère, le sol échauffé attire à son tour l’humidité de l’air que la fraîcheur a condensée en rosée, & par conséquent ce sel acide & aérien qui joue perpétuellement un si grand rôle dans la nature, quand les circonstances ne s’y opposent pas, quoique sa manière constante d’agir soit pour ainsi dire insensible aux yeux du vulgaire.
L’air tient le second rang, & on a vu au mot Air quelle quantité prodigieuse les plantes & les animaux fournissent de l’air fixe ; quelle étonnante quantité il s’en sépare par la fermentation & par la putréfaction ; enfin, que tous les corps ne pourrissent ou ne se décomposent, qu’autant que ce principe, qui leur servoit de lien d’adhésion, s’évapore. Cet air s’unit intimément avec la terre par le secours de la chaleur qui donne le mouvement à la fermentation.
Ce n’est plus sous ce point de vue qu’il faut actuellement le considérer ; c’est en qualité d’air atmosphérique, jouissant de ses propriétés, comme élasticité, pesanteur, fluidité, & tenant en suspension plusieurs corps qui lui sont étrangers. Que l’air opère ou non sur l’ascension de la séve dans les plantes, par sa pesanteur, ou par son élasticité, ou par tous les deux ensemble, c’est une question que nous laisserons à discuter aux physiciens ; il nous suffit de savoir que, sans le secours de l’air élastique, il n’y auroit aucune végétation, & les hommes & les animaux ne pourroient pas vivre.
L’air atmosphérique est le réservoir général de toutes les évaporations qui ont lieu sur la surface du globe. Les substances qu’elles renferment ont été rendues plus légères que l’air ; la chaleur les a volatilisées ; elles sont donc dans le plus grand état d’atténuation. Elles restent dans cet état jusqu’à ce qu’une trop grande accumulation, ou le froid, les forcent à se réunir : alors elles retombent sur la terre en molécules plus ou moins grosses, parce qu’elles ont acquis, par leur aglomération, une pesanteur spécifiquement plus forte que celle de l’air ; dès-lors la rosée, la pluie, la grêle, &c. Il résulte de ces évaporations, que l’air atmosphérique est un composé de parties aqueuses, inflammables, huileuses ou grasses, enfin de parties salines.
Dans ce réservoir général, les vapeurs éprouvent différentes combinaisons par leurs mélanges ; & par ces mélanges, elles constituent sur-tout les substances inflammables & grasses, les principes de l’électricité atmosphérique, la matière des éclairs, des tonnerres, ainsi que ceux de toutes les modifications de l’air.
Ce sont ces modifications qui influent plus ou moins sur l’amendement des terres, & par conséquent sur la végétation. Dans un air perpétuellement humide, ou perpé-