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qui sont placés à côté de chacun des points cardinaux ; 5o. les années dans lesquelles les apsides se trouvent dans les signes intermédiaires, le taureau, le lion, le scorpion, & le verseau, devroient être tempérées & bonnes. Des observations confirment encore cette cinquième conclusion. On peut donc tirer des conjectures assez probables sur les périodes simples des années ; si on les multiplie, on aura des périodes composées, dont la plus remarquable sera celle de 18 ans, que les chaldéens nommoient saros, qui ramène les mêmes mouvemens de la lune, par rapport au soleil & à la terre, avec les mêmes inégalités. Ne pourroit-on pas penser avec raison, que la coutume de passer les fermes ou les baux pour 9 ans, vient de l’observation faite de tems immémorial de la période lunaire de 8 à 9 ans, dont nous venons de parler ?

Il seroit donc possible, d’après tout ce que nous venons de dire, de dresser un almanach conjectural à la vérité, mais qui à la longue deviendroit très-utile, parce qu’insensiblement il approcheroit d’une espèce de certitude, d’après laquelle on pourroit raisonnablement calculer. On sent parfaitement qu’il ne pourroit pas être universel ; car comme les grands changemens sont locaux, & s’opèrent quelquefois sur un espace, tandis que les plus éloignés n’en ressentent rien, il faudroit d’abord former ces tables pour les climats des royaumes seuls : chaque État pourroit avoir le sien ; mais ce ne seroit pas à des gens ordinaires qu’on devroit confier le soin de les rédiger ; on sent que ce ne pourroit être que des génies calculateurs qui seroient en état d’entreprendre un pareil travail, & de mériter une certaine confiance. Cet almanach, bien rédigé, conviendroit aux cultivateurs, aux voyageurs, aux marins & aux médecins. L’on voit trop souvent les maladies dépendre de la vicissitude du tems, s’affoiblir ou s’exhalter à certaines périodes ; il y a des heures critiques pour les malades. Une longue observation pourroit en assurer ceux qui se chargent du devoir si précieux de veiller à la santé de leurs concitoyens.

On le voit facilement, tout dépendroit de l’exactitude de ceux qui feroient des observations météorologiques ; & ce qui n’a paru d’abord qu’un vain travail, sans utilité prochaine, deviendroit par-là la source d’une infinité d’observations précieuses & utiles, (voyez Météorologie) & les almanachs cesseroient d’être un amas de futilités ridicules, ou de prédictions absurdes. M. M.


ALOÈS SUCCOTRIN. (Voyez Pl. 12, pag. 405) M. Tournefort le place dans la seconde section de la neuvième classe, qui comprend les plantes liliacées, dont la fleur est régulière, d’une seule pièce, mais découpée en six parties, formant la rose, & dont le calice devient le fruit ; il le nomme aloë vulgaris. M. le chevalier Von Linné, le classe dans l’hexandrie monogynie, & l’appelle aloë perfoliata vera.

Fleur B, liliacée, d’une seule pièce, découpée en six parties oblongues, le tube renflé à sa base, le limbe étendu & petit, & point de calice. C, représente les trois divisions internes, & D, les trois divisions