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pulation, on économisera de bois ou de charbon.


CHAPITRE III.

De quelques Alambics nouveaux pour leur forme, proposés par différens Auteurs.


La société libre d’émulation pour l’encouragement des arts, métiers & inventions utiles, établie à Paris, proposa, au mois de Juin 1777, pour sujet d’un prix, la question suivante : Quelle est la forme la plus avantageuse pour la construction des fourneaux des alambics & de tous les instrumens qui servent à la distillation des vins dans les grandes brûleries ? Deux mémoires furent distingués de tous les autres envoyés au concours ; le premier de M. Baumé, de l’académie royale des sciences, eut le prix de 1 200 livres ; & le second de M. Moline, celui de 600 livres. Ces deux mémoires offrent des idées neuves, & quelques-unes utiles : il convient de les apprécier.

Section première

Des Alambics & des Fourneaux proposés par M. Baumé, & chauffés soit avec du bois, soit avec du charbon.


Le premier alambic proposé par M. Baumé, est une baignoire, Fig. 3, Pl. 9 : elle a douze pieds de long sur quatre pieds de large, & à peu près deux pieds & demi de hauteur. On la fait moins profonde d’un pouce du côté A, afin qu’étant en place, il y ait une pente du côté de la vidange B.

À la partie la plus profonde, & du côté de la porte du fourneau, on pratique une douille B, de deux pouces de diamètre, qui traverse l’épaisseur du fourneau : au moyen de la pente qu’on a donnée au fond de la chaudière & de la douille, on peut vider ce vaisseau commodément, lorsque cela est nécessaire.

En adaptant un chapiteau sur cette chaudière, on complette l’alambic ; mais comme j’en propose trois différens par leur forme, dit M. Baumé, on pourra choisir celui que l’on voudra. Au moyen de ces trois chapiteaux, il résulte trois alambics de même forme, qui ne diffèrent que par cette pièce seulement.

Le premier chapiteau, fig. 4 & 6, s’adapte sur la chaudière en forme de baignoire, fig. 3 ; on soude exactement un couvercle de même étendue, percé de dix trous, ou d’un plus grand nombre, si on veut ; il doit être d’un cuivre un peu fort & un peu bombé : chaque ouverture doit avoir quinze à seize pouces de diamètre, surmontée du collet, fig. 5, de trois à quatre pouces de hauteur, & soudé très-exactement sur les ouvertures du couvercle. Chacun des collets doit être terminé par un cercle de cuivre tourné, de six lignes d’épaisseur, & soudé en étain. Ils sont destinés à donner plus d’épaisseur à l’extrémité des collets, & à faciliter la jonction des chapiteaux. Sur le devant du couvercle en C, fig. 4, on soude une virole tournée, d’un ou de deux pouces de hauteur, & de deux pouces de diamètre. C’est par cette ouverture qu’on introduit la liqueur dans la chaudière ; par ce moyen, on n’a pas la peine de déluter les chapiteaux chaque fois que l’on