est une espèce de charnière qui lui sert à s’étendre & à se plier. La face inférieure de la partie postérieure est écailleuse, luisante & arrondie ; on diroit qu’elle est composée de deux pièces dans sa longueur, dont la première s’arrondit pour se placer sur l’autre qui lui sert de base : au-dessus de la face supérieure de cette même partie, on remarque un cordon très-blanc dirigé vers le col, & qui dans de certaines circonstances a la figure d’une vessie oblongue : c’est sous son enveloppe que sont cachés les vaisseaux qui reçoivent le suc fourni par la trompe. Tout ce qui a un contour circulaire, & qui est écailleux sur la face inférieure, est applati & charnu sur la face supérieure. La bouche paroît à l’endroit où finissent les chairs.
La trompe est l’instrument dont l’abeille se sert pour recueillir le miel qui est au fond du calice des fleurs, ou épanché sur leurs feuilles ; elle n’agit point comme une pompe dont le jeu élève la liqueur par aspiration : c’est une vraie langue qui lape ou qui lèche la liqueur où elle puise. On peut regarder sa partie antérieure comme une langue extérieure dont l’abeille applique la surface supérieure sur le miel afin de l’en charger, pour le conduire dans la bouche par ses différens mouvemens : après avoir passé sur le dessus de cette langue extérieure, la liqueur arrive dans une espèce de canal qui est entre le dessus de la trompe & les étuis dont elle est recouverte. Ces étuis ne servent donc pas seulement à l’envelopper, ils forment encore & couvrent le conduit où passe la liqueur pour arriver à la bouche. Qu’on observe une abeille au moment qu’elle enlève une goutte de miel, on remarquera qu’elle applique dessus la face supérieure de la partie antérieure de sa trompe, de façon que son bout est toujours au-dessous de la liqueur qu’elle lape ou du miel qu’elle enlève. Au contraire, si elle prenoit la liqueur par succion, comme le pensoient tous les naturalistes avant la découverte de la bouche, le bout de la trompe plongeroit dedans, ce qui n’arrive jamais.
Le corcelet qui tient à la tête par un col charnu très-flexible, est d’une substance écailleuse recouverte de poils penniformes ; sa partie supérieure est convexe, & forme un petit enfoncement en arrière qui est terminé par un rebord saillant ; les quatre ailes, qui sont une gaze membraneuse, sont attachées à sa partie antérieure un peu sur les côtés : les quatre principaux stigmates de figure ovale, entourés d’un rebord écailleux, sont placés sous les ailes ; ce sont les ouvertures des trachées de la respiration qui distribuent l’air dans l’intérieur : le battement précipité des ailes, l’air qui entre & sort par l’ouverture des stigmates, produisent ce son qu’on appelle bourdonnement. Les six jambes attachées au-dessous du corcelet, sont composées de cinq parties principales, faites d’une écaille brune & luisante ; celles de la troisième paire sont beaucoup plus longues que celles des deux premières, qui diffèrent peu entr’elles. La troisième pièce des jambes de la troisième paire est applatie, forme une petite cavité