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utile d’employer la bêche : elle entre de dix à douze pouces, soulève plus la terre, l’atténue & la divise davantage. Dans les jardins où l’on arrose avec des arrosoirs, on en fait des planches, ou bien il sert à entourer les planches d’oignons & des poireaux. Dans les pays où l’on arrose par irrigation, par inondation, il faut le placer au milieu de l’ados, & non dans le fond. L’ail, comme toutes les plantes liliacées, craint le trop d’eau : ainsi, il ne faut l’arroser que dans le cas d’une extrême sécheresse. Dans l’une & l’autre méthode, il faut planter l’ail à deux pouces de profondeur, & à six pouces de distance d’une bulbe à une autre, & non à quatre, comme on le pratique communément ; l’espace n’est point suffisant pour les racines, & la plante profite moins. Il est inutile d’observer les jours de la lune ; plantez en tems convenable, & préparez votre terrain de la manière la plus avantageuse, cela vaut mieux. Palladius dit que, si l’on plante & l’on arrache l’ail dans le tems que la lune ne paroît point sur notre horizon, l’ail perdra son odeur fétide, & Palladius dit une puérilité.

Le tems d’arracher l’ail de terre est fixé par l’inspection de son fanage. Lorsqu’il est bien desséché, le moment est venu ; alors on arrache la plante : elle reste exposée pendant douze ou quinze jours au gros soleil, & on la garantit de la pluie pendant ce tems-là ; enfin, on lie les aulx par bottes, ou on tresse les fanes les unes dans les autres, de manière que les têtes soient toutes d’un côté. Il convient de les suspendre dans un lieu très-sec, sans quoi les bulbes germeroient.

Cette plante, tant qu’elle reste en terre, n’exige aucune culture, aucun soin, sinon d’arracher exactement les mauvaises herbes qui dévoreroient sa substance. Je conseillerois cependant de piocheter de tems à autre le terrain ; on détruiroit mieux, par ce moyen, les mauvaises herbes, & on rendroit la terre plus disposée à jouir des bénignes influences de l’atmosphère.


AILE. Ce mot a plusieurs significations relatives aux différentes parties du végétal. En général, c’est une espèce de membrane, plus ou moins épaisse, plus ou moins ferme, & plus ou moins saillante, qui enveloppe & surmonte les semences de certaines plantes, entr’autres celles de l’érable, comme on le voit fig. 4. (Pour la Planche, voyez le mot Anthère.) La forme de cette membrane lui a fait donner le nom d’aile, plutôt que sa destination.

Les Botanistes désignent aussi sous le nom d’aile, les deux pétales qui se trouvent placés entre ceux qu’on nomme papillon & carenne, qui entre eux quatre composent la fleur des plantes légumineuses, telles que celles des pois, des féves, &c. & que par cette raison on a appellées fleurs papilionacées, à cause de leur ressemblance avec un papillon. Voyez la forme de ces ailes dans les fleurs de cette classe. (Voyez Fleurs)

On dit encore d’un pétiole ou queue d’une feuille, qu’il est ailé, lorsqu’il est bordé de chaque côté d’une membrane courante & longitudinale, comme dans l’oranger ; qu’une tige est ailée, lorsqu’elle est garnie longitudinalement, par des mem-