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toujours réussi dans les hémorragies du nez. Il conseille encore l’usage de la poudre de l’acorus dans les fausses couches, dans les avortemens, où la petitesse du pouls & la diminution des forces réclament l’usage des cordiaux. M. Vitet, dans la Pharmacopée de Lyon, dit qu’il n’existe aucune observation qui constate les bons effets des racines de l’acorus vrai & de l’acorus d’Asie, dans les maladies de foiblesse par sérosités. Elles échauffent, elles altèrent ; voilà ce qu’il y a de plus certain, surtout celles de l’acorus d’Asie.

M. le chevalier Von Linné assure que l’acorus réduit en poudre peut suppléer aux différens aromates qui viennent des Indes, & sont destinés pour l’assaisonnement de nos mets. Il le regarde comme préférable, à tous égards, au gingembre.

Le rat musqué tire, dit-on, son odeur de musc de cette plante, dont il se nourrit. Son odeur est plus caractérisée en hiver qu’en été, parce que, dans la saison du froid, il trouve peu de nourriture, & se jette avec avidité sur les racines de l’acorus.


ACOT, ACOTTER. Termes de jardinage. C’est adosser du fumier long tout autour d’une couche qui vient d’être semée ou plantée. Ce fumier long entretient la chaleur de la couche & empêche son évaporation ; de manière que, si la couche avoit exigé un réchaud dix à douze jours après avoir été faite, cet acot retarde l’opération, & le réchaud ne sera nécessaire que quinze ou vingt jours après. Le fumier long est ensuite mêlé avec le fumier dont on se sert pour le réchaud. (Voyez le mot Couche)


ACRE. Mesure de terre, qui varie suivant les divers pays. L’acre est communément de 160 perches ; quatre verges font un acre en Normandie. Chaque verge est composée de quarante perches quarrées, & la perche a 22 pieds de longueur. En Angleterre, le mot acre ne présente guère plus d’idée fixe qu’en France ; cependant voici la manière dont M. Maskeline le fixe. L’acre contient 43 560 pieds anglois quarrés, ou 1 135 toises quarrées de superficie, mesure de Paris ; d’où l’on voit son rapport avec l’arpent de Paris, qui est de 900 toises quarrées, & avec celui des eaux & forêts qui est de 1 344 dans tout le royaume, suivant l’ordonnance des eaux & forêts. Le tribunal des eaux & forêts a reconnu la nécessité indispensable d’avoir une mesure fixe & déterminée pour tout le royaume. Pourquoi le gouvernement laisse-t-il donc subsister toutes les bigarrures & variétés de mesures dans le royaume ? Dans une même province, le Languedoc, par exemple, la mesure de terre porte le même nom ; cependant sa superficie n’est pas la même à Montpellier qu’à Béziers ; celle de Béziers est plus petite que celle des villages qui l’environnent, & celle de ces villages n’a aucune égalité avec la mesure de Narbonne, de Toulouse, &c. Fixer une mesure précise & bien déterminée, au moins pour cette province, seroit un objet que les États devroient prendre en considération, ainsi que chaque Intendant dans sa province. Ne seroit-il pas