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ne le fait, les acides pour les bestiaux. Presque toutes les épizooties (voyez ce mot) les exigent, parce qu’elles sont presque toutes alkalescentes, putrides & même pestilentielles. Pour en prévenir les effets, il seroit à propos, lorsque les chaleurs de l’été & même du printems, suivant les climats, commencent à être vives, d’ajouter du vinaigre dans leurs boissons, jusqu’à ce que l’eau ait contracté une agréable acidité ; d’autres fois, d’ajouter un peu de sel de nitre, & ainsi varier leurs boissons. Les animaux sentent leurs besoins & ce qu’il leur convient : s’ils sont auprès des eaux gaseuses ou acidules, ils abandonnent les autres fontaines, & vont constamment s’abreuver à celles-là.

Il est encore essentiel de ne pas refuser du vinaigre aux hommes employés à travailler la terre pendant les grandes chaleurs ; aux moissonneurs, aux batteurs de bled, à ceux qui nettoyent des mares, des bourbiers, &c. On a grand soin de ses animaux, &, parce que des hommes sont à gage ou à journée, on se croit dispensé de veiller à la conservation de leur santé. Quelques pintes de vinaigre coûteront bien peu aux propriétaires, & ils préserveront leurs ouvriers de plusieurs maladies, & peut-être de la mort. Plus vous paroîtrez veiller & vous intéresser à la santé des individus qui travaillent pour vous, plus ils vous seront attachés, & mieux ils travailleront.


ACIDULE. Ce mot désigne, en général, tout ce qui a un goût légérement aigre & acide. Il est presque toujours agréable. Ainsi la plupart des liqueurs rafraîchissantes étendues d’une certaine quantité d’eau, comme la limonade, les eaux de groseilles, de verjus, les sucs d’épine-vinette, &c. ont le goût acidule. Leurs acides, trop affoiblis pour attaquer les papilles nerveuses de l’organe du goût, ne font que les irriter légérement, & ne produisent qu’une sensation agréable.

Autrefois on désignoit sous le nom générique d’eaux acidules toutes les eaux froides minérales. Les Anciens, sans doute, s’étoient apperçus d’un phénomène que l’observation a constatée depuis ; sçavoir, qu’il y a des eaux qui, dans le même bassin, sont tantôt acidules, & tantôt ne le sont pas, suivant les variations du tems, des saisons, de la chaleur de l’atmosphère, &c. De là ils avoient classé toutes les eaux froides indistinctement sous la même dénomination ; mais cette acception, trop générale, a entraîné nécessairement de la confusion, puisqu’il y a des eaux froides qui ne sont pas acidules. Le goût vif & piquant, le grater enfin des eaux minérales, dépend d’un principe éthéré très-fugace, qui ne se rencontre pas dans toutes. On les a donc nommées à plus juste titre eaux gaseuses, eaux spiritueuses, &c. (Voyez Eaux gaseuses) M. M.


ACIER, (baume d’) (Voyez Baume.)


ACONIT, ou Anthora. (Voyez Planche 5, page 202.) Aconitum salutiferum, sive anthora : Bauhin. Aconitum anthora : Lin. M. Tournefort place l’aconit dans la section première de la onzième classe qui