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ce mot) & quelques frictions sur le ventre faites avec la main humectée d’eau-de-vie, seront suffisantes. S’il arrivoit le contraire, on doit alors faire usage d’un peu d’eau-de-vie, mêlée avec deux fois son volume d’eau, & adoucie avec du sucre. La dose est d’une cuillerée à café. L’eau de cannelle sucrée peut être donnée à la place de l’eau-de-vie. Un soin important à avoir, c’est de commencer le traitement par des émolliens, & on sera toujours assez à tems de recourir aux échauffans, aux stimulans.

L’acidité qui tyrannise les enfans, leur est souvent communiquée par la nourrice. Les alimens des gens de campagne sont souvent aigres, & cette aigreur vient de la trop grande quantité de levain mise dans le pain. Celui de seigle est plus sujet à cette aigreur que celui fait avec le froment. Les nourrices qui boivent beaucoup de vin, ou du vin aigre, ou du petit vin, sont sujettes à avoir un lait aigre, ainsi que celles dont la principale nourriture a pour base le lait aigre. Femmes, soyez mères ; nourrissez vos enfans ; ne les confiez pas à des mercenaires, & vos enfans vivront.

Les remèdes acides sont, comme on l’a dit, tirés des minéraux, des animaux & des végétaux. Les plus doux sont de cette dernière classe, après les acides animaux. L’effet des acides est de coaguler les substances animales, de prévenir la dissolution du sang, de tempérer son effervescence & celle de la bile ; ils réveillent l’action du suc gastrique lorsqu’il est trop aqueux, agacent les tuniques des intestins, aident à la digestion. La couleur du visage semble indiquer, en général, l’usage que l’homme doit faire des acides, ou comme alimens, ou comme remède. Ceux dont le visage est rouge, animé, s’en trouveront très-bien ; ils sont nuisibles, au contraire, à ceux dont la pâleur est l’habitude du visage.

L’usage des acides minéraux n’est pas sans inconvéniens, à moins qu’ils ne soient adoucis par une quantité d’eau simple. Tous les acides trop concentrés, sont un poison ; ils corrodent l’estomac, les intestins : dans ce cas, le beurre, la graisse, l’huile douce, sont leur contre-poison.

Il est prudent d’ordonner les acides dans toutes les maladies produites par l’inertie des solides & par l’effervescence des humeurs quelconques ; telles sont les fièvres putrides & inflammations, les érysipèles, les diarrhées bilieuses, les convulsions, le scorbut, les coliques néphrétiques, les coliques venteuses, les dyssenteries épidémiques, les hémorragies, les palpitations de cœur.

On doit bien se garder de les prescrire & de les donner dans le tems de la digestion, ni les ordonner aux sujets hystériques ou hypocondriaques.

Dans la pulmonie, les acides végétaux, tels que les pommes, les oranges, les citrons, produisent de très-bons effets ; & on ne doit pas craindre d’en donner autant que l’estomac du malade peut en supporter.

Dans des fièvres malignes, il est important d’asperger le lit & la chambre des malades, d’y faire évaporer du vinaigre.

On devroit employer, plus qu’on