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largeur du noyau égale presque sa longueur, & son épaisseur est de la moitié de sa longueur ; il est pointu par un bout, & comme tronqué par l’inférieur. On le détache très-nettement de la chair, à l’exception de la partie des arêtes qui répond à la rainure du fruit. On y distingue trois arêtes bien prononcées.

Feuilles, d’un beau verd, grandes, plus larges que longues, un peu en demi-cercle à leur insertion au pétiole, alongées & pointues à leur sommet ; leur circonférence dentelée profondément en manière de scie ; les pétioles très-alongés.

Bourgeons, bien nourris, forts & vigoureux, rouges du côté du soleil & verds du côté opposé.

Boutons, longs, pointus, souvent au nombre de quatre & même de cinq à chaque nœud.

Proportions. Cet arbre passe pour être le plus grand & le plus fort des abricotiers. Cette proposition est vraie pour les environs de Paris & pour les provinces du nord : dans celles du midi & aux expositions où se plaît l’abricot angoumois, celui-ci le dispute à tous pour la force & pour la grandeur.

Maturité, à-peu-près aux mêmes époques que les précédens.

Qualité, ainsi que pour tous les abricotiers, relative à l’exposition & au climat. Le mérite de cet arbre est de charger beaucoup, c’est-à-dire, de produire un grand nombre de fruits. En total, sa chair est pâteuse, peu aromatisée, surtout dans le nord du royaume.


Abricot de Provence. Armeniaca fructu parvo, compresso, nucleo dulci. Duhamel.

Fleur, moins grande que dans l’abricot angoumois, & semblable pour tout le reste.

Fruit, ordinairement comme celui angoumois. Il en diffère par sa rainure profonde & par une côte plus saillante d’un côté que d’un autre ; il est aplati. Sa peau est d’un rouge vif du côté du soleil, & jaune du côté de l’ombre. Sa chair est d’un jaune très-foncé : son noyau brun, raboteux, sa base ordinairement marquée de trois crenelures : son amande est douce.

Feuilles, plus petites que celles de l’abricot angoumois, rondes, terminées par une pointe assez large, repliée en dehors ; la circonférence doublement dentelée & les dentelures peu profondes.

Bourgeons, longs, très-lisses, d’un rouge vif & clair du côté du soleil, verds du côté de l’ombre.

Boutons, gros, pointus & souvent grouppés jusqu’à huit sur le même nœud.

Maturité. L’arbre s’élève comme celui d’angoumois. Le fruit mûrit au commencement de Juillet au midi, & à la mi-Juillet au nord du royaume. Le plein-vent est plus tardif de quelques jours.

Qualité ; sa chair plus sèche que celle de l’angoumois : il est plus doux que lui & également vineux ; sa partie aromatique est très-exaltée.


Abricot de Hollande. (Pl. 4.) Armeniaca fructu parvo, rotundo, nucleo dulci, amygdalinum simul & avellaneum saporem referenti. Duhamel. Ne pourroit-on pas dire que cet abricot dérive de celui d’an-