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par où passe une nervure qui se confond avec la chair du fruit. Si on présente à l’une ou à l’autre de ces deux ouvertures un crin, & qu’on le pousse en avant, le noyau se trouve enfilé comme un grain de chapelet, & enfilé par le côté. Son amande est douce, agréable à manger, & son goût approche de celui de la noisette. La peau qui la recouvre n’a presque point d’amertume. Les noyaux à amandes douces sont plus ronds, plus ramassés que ceux à amandes amères.

Feuilles, alongées par les deux extrémités, profondément & finement dentelées en manière de scie ; soutenues par des pétioles à-peu-près de la moitié de la longueur de la feuille. Au bas du pétiole, on remarque assez communément deux appendices ou oreillettes.

Bourgeons, menus, très-longs, bruns, lisses, brillans lorsque la sève commence à monter. Les bourgeons, c’est-à-dire les jeunes pousses de l’année précédente, acquièrent la couleur rouge très-vive, & deviennent verds quand les boutons s’épanouissent.

Boutons, gros, ovales, triples dans toute l’étendue du bourgeon.

Maturité, au commencement de Juillet, au midi de la France ; & vers le milieu de ce mois au nord.

Qualité. Sa chair est fondante, son goût agréable, vineux, légérement acide. Son odeur est forte, & se répand au loin. Cet abricot est excellent.

L’espalier lui convient très-peu ; il aime le grand air, se plaît sur les côteaux calcaires ; & dans les provinces où cet abricot est commun, comme le Bordelois, l’Angoumois, le Lionnois, le Dauphiné, &c. on le préfère à toutes les autres espèces que l’on y trouve fades & peu odorantes, en comparaison.


Abricot commun. (Voyez Pl. 3, p. 187) Armeniaca fructu majori, nucleo amaro. Tournefort.

Fleur ; les pétales moins arrondis que dans l’abricot précoce, assez souvent légérement échancrés & alongés à leur sommet ; les divisions du calice repliées & recourbées sur elles-mêmes, au nombre de quatre, & plus souvent de cinq ; les fleurs alternes, mais rapprochées.

Fruit ; c’est le plus gros des abricots, après l’abricot-pêche. Son diamètre est ordinairement égal à sa hauteur, sur-tout si l’arbre est à plein vent. Sa forme varie singuliérement lorsque l’arbre est asservi aux entraves de l’espalier : alors le fruit est souvent alongé, aplati sur les côtés & dans la ligne ou rainure qui part de l’ombilic, pour se terminer au péduncule ; on voit un des côtés renflé & beaucoup plus saillant que l’autre. Ce fruit se colore peu, si on n’a pas l’attention d’enlever les feuilles qui le recouvrent. Sa peau est souvent raboteuse, & semble être galeuse. Ces gales ou excroissances sont occasionnées par quelques goutelettes d’eau ou de rosée auxquelles le soleil a communiqué trop de chaleur, & qui ont fait l’office de loupe ; de là l’ulcération de la peau. On ne voit aucune gale du côté de l’ombre, ni sur les fruits recouverts par les feuilles. La chair se colore d’un jaune ambré du côté frappé des rayons du soleil. La