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80 HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

» Lorsqu’on a terminé ce travail, la terre peut rester dans le même état jusqu’à l’époque où l’on s’attendra à voir les pousses sortir du sol : on hersera alors avec soin la terre sur les deux côtés, ce qui permettra de briser les mottes de terre et de rendre le sol tout à fait uni. En n’opérant ainsi que tardivement, on détruira les mauvaises herbes qui, à cette époque, commencent à sortir de terre : cela épargnera la dépense d’un premier sarclage et retournera en même temps la surface du sol, qui, lorsqu’il a beaucoup plu après la plantation, est souvent durcie en une forte croûte, ce qui retarde la sortie des pousses.

» J’ai conseillé de disposer les rangées de Pommes de terre à trois pieds de distance, ce qui permet d’y pratiquer un binage qui sera très profitable aux tubercules : car en retournant et en remuant deux fois la terre entre les plants, non seulement on détruira les mauvaises herbes, mais on ameublira aussi le sol, de telle façon que toute l’eau des pluies pénétrera jusqu’aux tubercules et leur croissance en profitera grandement ; toutefois ces opérations devront être terminées de bonne heure dans la saison, avant que les tiges ou les rameaux des plantes commencent à s’étaler et à traîner sur la terre, parce qu’après cela il sera impossible de le faire sans leur porter préjudice.

» Si ces labours sont pratiqués avec soin entre les rangées et si la terre est binée entre les plants dans les rangées, on préviendra la croissance des mauvaises herbes, jusqu’à ce que les tiges des plantes couvrent le sol : de cette façon, il y aura moins de danger de voir croître les mauvaises herbes et de porter atteinte à la récolte ; mais comme le labour ne peut se faire qu’entre les rangées, il sera nécessaire de faire usage de la houe pour ameublir le sol et détruire les mauvaises herbes dans les rangées. Et si ce travail est exécuté pendant un temps sec, après les deux labours, il suffira de tenir le sol net jusqu’au moment où les Pommes de terre seront bonnes à être déterrées.

» Dans les endroits où le fumier est rare, quelques personnes le répandent seulement dans les sillons où se plantent les tubercules ; mais c’est une méthode peu profitable, parce que lorsque les Pommes de terre commencent à émettre leurs racines, celles-ci s’étendent bientôt au-delà de l’étendue des sillons, et les tubercules nouveaux se forment d’ordinaire à une certaine distance du tuber-